L’Insee vient de publier les comptes prévisionnels de l’agriculture pour 2025. La production de la branche agricole (hors subventions) augmenterait de 3,7 % en valeur et 2,1 % en volume par rapport à 2024.
Les œufs tirent les prix de la production animale
Cette hausse en valeurs est tirée par le secteur de l’élevage dont la production a augmenté de 9,2 % sous l’effet d’une hausse des prix (+ 8,5 %) associée à une légère croissance des volumes (+ 0,6 %) tirée par le rebond de la production de miel.
Impactés par différentes épidémies, les cheptels de ruminants poursuivent leur érosion (-2,2 % de gros bovins, -4,5 % de veaux, -4,6 % d’ovins et caprins). Par rapport à 2024, la production de volailles et d’œufs est en hausse (+ 0,6 %) comme celle de porcs (+ 0,3 %).
Les prix en production animale sont tirés par la forte croissance du prix des œufs (+ 40 %) ainsi que celle des gros bovins (+ 25,4 %). Les prix du lait et des volailles restent stables par rapport à l’an passé tandis que ceux des produits porcins poursuivent leur chute (-7,8 %).
Rebond des volumes en grandes cultures
La production végétale progresse plus légèrement (0,6 %) au bénéfice du retour des volumes (+ 3,5 %) compensé par une chute des prix (-2,8 %).
Après une année 2024 catastrophique, les récoltes de céréales ont connu un léger rebond (+ 16,3 % en volume), notamment en blé tendre (+ 30 % de volume), favorisées par un début d’été chaud et sec. Au contraire, le stress hydrique a défavorisé les volumes de fourrages (-24,8 %) et de maïs (-9,7 %).
Le prix des céréales poursuit sa chute entre -10,5 % pour le maïs, le blé tendre et l’orge et jusqu’à -15,8 % pour les autres céréales. La baisse de prix est moins importante pour les oléagineux (-5 %) et particulièrement le colza. La baisse des volumes de fourrages a fait flamber leur prix (+ 26,1 %).
Disparités en fruits et légumes
L’année 2025 marque aussi le repli de la production de fruits (-2,3 %) en notant toutefois le retour des rendements pour la production d’abricots (+ 23,8 %) après une diminution de -31,9 % en 2024. Les prix des fruits connaissent une légère hausse (+ 0,5 %) tirée par l’augmentation du prix des pêches (+ 17,6 %).
Les légumes connaissent quant à eux une légère hausse de leurs volumes (+ 0,8 %) avec de grandes disparités entre produits. Dans ce contexte, le prix des légumes connaît une baisse générale de -1,2 %. Là encore avec de nombreuses disparités entre produits : + 3,5 % pour les tomates, — 8,1 % pour les courgettes et jusqu’à — 12,4 % pour les carottes. Entre une demande atone et une offre croissante (+ 10,1 %), le prix des pommes de terre connaît une baisse de -15,1 %.
Les achats d’aliments comme premier poste de dépenses
La baisse des volumes (-0,7 %) combinée à la hausse des prix (+ 0,5 %) conduit à la diminution 0,3 % en valeur des consommations intermédiaires de la branche agricole.
Les achats d’aliments pour animaux qui constituent le premier poste de dépenses continuent de diminuer (- 2,3 % en valeur et -6,7 % en volume). Le prix des engrais et amendements se stabilise (-2,9 %) après une chute de 30,9 % en 2024. Les volumes d’engrais ont quant à eux progressé de + 1,1 % « à la faveur de la baisse des prix », note l’Insee.
Le prix de l’énergie décroît faiblement pour la troisième année (-1,4 %). Cela résulte de la baisse du prix du gazole non-routier (GNR) (-11,2 %) et de la hausse du prix de l’électricité (+ 15,7 %).
Voir aussi : une année 2024 marquée par la baisse des volumes et des prix (04/07/25)