" Le résultat redevient attractif en 2022", se félicite la FNSEA au lendemain de la présentation des comptes de l'agriculture, le 15 décembre 2022 (retrouvez ici l'étude détaillée de la Commission des comptes de la nation).

Selon le syndicat majoritaire, "l'amélioration du résultat brut de la branche agricole" met fin " à une décennie de revenus médiocres. " Mais pas d'enthousiasme pour autant : " Le résultat de 2022 reste fragile", et un accident sur les prix de vente ou les récoltes pourrait renverser rapidement la tendance.

Un « trompe-l’œil » pour la Confédération paysanne

Cette amélioration en 2022 est l’effet d’une « bulle spéculative" et est donc en "trompe-l’œil" estime la Confédération paysanne qui ne veut pas " se réjouir trop vite " : " Ces chiffres dissimulent des situations extrêmement diverses et parfois très compliquées ".

Notamment avec la baisse "des achats en circuits courts ou sur des produits de qualité" qui serait due à la hausse des prix agricoles. La question reste posée de la dépendance de l’agriculture française face à l’augmentation du prix des intrants.

La Coordination rurale a de "grandes inquiétudes sur les charges"

La Coordination rurale (CR) demeure très prudente quant à l’apparente bonne santé de la branche agricole en 2022. Leur grande inquiétude porte sur les intrants "(aliments, énergie, engrais) dont les volumes utilisés sont en baisse du fait d’une hausse spectaculaire des prix".

Que se passera-t-il si la restriction des volumes d'engrais se poursuit, après - 17 % des volumes utilisés en 2022, interroge-t-il. La récolte 2023 pourrait être moindre, alerte la CR, qui parie que les producteurs ne prendront pas le risque d’avoir une récolte qui coûte cher et qui soit mal valorisée.

"La France revient à son niveau des années 1980"

La bonne progression de la valeur ajoutée en 2022 ne porte pas pour autant l'agriculture à des sommets : "Elle ne retrouve qu’en 2022 les niveaux de la valeur ajoutée qu’elle atteignait il y a quarante ans", notent les Chambres d'agriculture.

En effet, en termes réels (hors effet inflation), la valeur ajoutée de la branche agriculture était de 45 milliards d'euros en 1980 et elle est autour de 43 milliards en 2022. De même, sur le blé, les prix élevés de 2022 sont en fait deux fois moins élevés qu’en 1980, en termes réels.