«Je regroupe tous les vêlages entre mi-septembre et mi-février, afin de ne plus avoir de veaux à vendre à compter de mi-juin, explique Myriam Presset, installée à Gimel-les-Cascades (Corrèze). La demande accuse une forte baisse durant l’été, à cause d’une nette diminution de la consommation de viande de veau à cette période. »
La jeune femme a repris en 2014 l’exploitation parentale comptant 48 ha, tout en herbe, et un troupeau de 40 mères limousines. Le système est spécialisé en production de veaux sous la mère. Une trentaine sont vendus chaque année sous label rouge au groupe Altitude. Leur poids de carcasse est compris entre 140 et 150 kg, pour un âge moyen de 4 à 4,5 mois.
Les génisses de deux ans et un petit groupe de vaches sont mises à la reproduction avec une synchronisation des chaleurs, suivie d’une insémination artificielle en décembre. Leurs veaux seront les premiers-nés, en septembre suivant. Deux lots de dix à quatorze vaches sont ensuite mis à la reproduction à 45 jours d’intervalle. Les taureaux choisis sont de type veaux de boucherie. Pour les vaches assurant le renouvellement, le type lait + viande, affichant d’excellentes qualités maternelles et laitières, est privilégié. « Le taux de réussite moyen est de 60 %, avec un plus fort pourcentage de naissances gémellaires. Je veille à avoir des vaches toujours en bon état. Je pratique un léger flushing en augmentant la ration et en ajoutant des minéraux et des vitamines dans l’eau », explique Myriam. Un taureau assure les rattrapages.
Surveillance facilitée
« Avec trois vagues de vêlages entre mi-septembre et mi-février, je peux assurer leur surveillance dans de bonnes conditions, tout comme les tétées des veaux par lots de quinze à vingt », précise l’éleveuse. Les veaux sont logés par trois dans les six cases collectives installées par les parents de Myriam en 1992. « Cette production est exigeante. Je remplace la paille de leur litière par des copeaux de chanvre au bout de deux mois, afin d’éviter de déclencher une rumination qui altérerait la couleur de la viande. Le désaisonnement n’exclut pas de produire des veaux de très bonne qualité en conformation, couleur de viande et état d’engraissement ! »
La jeune mère de famille apprécie aussi un travail allégé l’été, pour consacrer davantage de temps à ses enfants et à des loisirs. « Et si je dois me faire remplacer sur l’exploitation pour partir en vacances, c’est plus rassurant qu’il n’y ait plus de veaux à faire téter », conclut-elle.