Parc. Thierry Girault, Alain Niort, Christian et Laurent Bourdeau (de gauche à droite) gardent les mères et leur veau dans des parcs autour de la stabulation huit à dix jours après le vêlage.
Planning. Un tableau affiché dans le bâtiment liste toutes les vaches à vêler.
Depuis quinze ans, à Vernoux-en-Gâtine (Deux-Sèvres), la majorité des 180 charolaises inscrites du Gaec des Quatre-Vents vêlent entre le 10 août et le 10 septembre.
« Durant cette période, nous ne relâchons pas la surveillance, assure Christian Bourdeau, associé avec son cousin Alain Niort, son frère Laurent et Thierry Girault. À cette période, nous n'avons pas de travaux importants sur nos 190 ha de SAU, dont 90 ha de céréales. Chaque nuit, l'un de nous est de garde. Il se lève deux fois et appelle en cas de problème. »
Dès la mise à l'herbe, les quatre associés allotent les mères en fonction des dates de vêlage. Un mois avant la mise bas, les vaches rejoignent des parcelles proches de l'exploitation. Puis, une semaine avant, elles sont transférées dans l'un des quatre parcs qui entourent le bâtiment.
« Pour intervenir sans risque, aucun vêlage n'a lieu à l'extérieur », insiste Christian. La stabulation est équipée de dix cases de vêlage, d'une maternité et d'une caméra. Sur la porte, Christian affiche la liste des vaches avec le nom de leur père, le nom du taureau avec lequel elles ont été accouplées et des commentaires sur le précédent vêlage.
Tout le troupeau est inséminé. Les quatre associés privilégient des taureaux avec de bonnes aptitudes au vêlage, mais aussi avec de la croissance et du lait. Le troupeau affiche un IVMAT de 106.
Après le vêlage, les mères et leur veau ressortent dans l'un des parcs autour du bâtiment. Les associés ne relâchent pas la surveillance pour éviter notamment les problèmes de gros nombrils. Huit à dix jours plus tard, les animaux repartent en pâture.
Des veaux du même âge
Le regroupement des vêlages facilite la gestion du troupeau. « Tous les veaux ont le même âge, poursuit Christian. Le sevrage à la fin de mars et les vaccinations se font en une seule fois. La ration est la même pour tous. »
En stabulation, les veaux sont séparés de leurs mères. Ils les rejoignent deux fois par jour pour têter. « Les vaches se cyclent plus vite, note Christian. Et nous limitons les accidents sur les veaux lorsque les mères sont en chaleur. Autre avantage, nous repérons rapidement un veau malade. »
Les mâles sont aussi séparés des femelles de manière à enrichir, en février, leur ration en concentré.
Par rapport à des vêlages de fin d'hiver, les mises bas de fin d'été nécessitent davantage de places en bâtiment et de stocks fourragers pour l'hiver. Les réserves en eau ne sont pas limitées : autant de surfaces que nécessaire sont irriguées. « C'est une sécurité », souligne Christian.
Cette année, la sécheresse a pénalisé de 30 % la récolte de foin. Ce déficit sera compensé par de la paille. Les associés travaillent en confiance avec un marchand et ils n'ont pas eu de problème pour s'approvisionner.
La conduite des mères est aussi facilitée. Christian, Alain, Laurent et Thierry calent la ration en fonction des besoins et des analyses des silos. « Cet hiver, nous apporterons avec la mélangeuse 18 kg d'ensilage d'herbe, 10 kg de maïs ensilage, 2,5 kg de paille, 1,5 kg de foin, 120 g d'un complémentaire azoté à 200 g de PDIN, détaille Christian. Si besoin est , nous réalisons un flushing quinze jours à trois semaines avant l'insémination, en distribuant 500 g à 1 kg de céréales. »
Un mois avant le vêlage, en fonction de leur état, les mères sont rationnées au pâturage avec une clôture électrique.
« Le but est d'éviter un excès d'état pour limiter les complications à la mise bas, poursuit Christian. Nous leur apportons de la paille, 5 kg d'ensilage de ray-grass et 500 g de blé. C'est aussi un moyen de ménager les prairies et d'avoir de l'herbe quand le couple mère-veau revient en pâture après le vêlage. »
Christian accorde une attention particulière à la détection des chaleurs. Le troupeau est inséminé sur chaleur naturelle. Le Gaec ne possède pas de taureau. Si une vache ne remplit pas, elle est réformée. Toutes les mères sont échographiées à partir de trente-huit jours.
« Cela permet des rattrapages, note Christian. Et les vaches vides peuvent être aussitôt mises à l'engraissement, ce qui réduit le nombre de jours improductifs. » Tout est noté sur des tableaux dans les bâtiments. Le suivi des lots, les tris... sont réalisés depuis 1986 à l'aide d'un logiciel de suivi de troupeau. Difficile aujourd'hui de faire ma-chine arrière.
Des traitements calés
Les traitements sont également calés. « Nous déparasitons les génisses et lesvaches en même temps cinq à six jours avant l'IA », ajoute-t-il. Les femelles gestantes sont vaccinées contre la BVD et la diarrhée des veaux.
« Comme nous vaccinons tous les animaux à la même période, nous pouvons acheter les vaccins par lots et avoir des prix », assure-t-il. Les associés ne négligent pas lestraitements préventifs. « Nous désinfectons systématiquement les nombrils, souligne-t-il. Après chaque vêlage, nous désinfectons le box et asséchons la litière. La case de maternité est lavée et désinfectée. »
Avec des vêlages regroupés en fin d'été, les veaux repartent en pâture, ce qui limite les problèmes sanitaires. Grâce aussi à une bonne surveillance, le Gaec limite la mortalité. L'an dernier, elle n'était que de 5 %.
Intervenir en toute sécurité
Christian, Alain, Laurent et Thierry ont aménagé leurs bâtiments de manière à pouvoir intervenir seuls sur les animaux sans prendre de risque. L'hiver, un jeu de barrières permet de regrouper facilement tous les veaux. Dans le bâtiment où ont lieu les vêlages, les animaux se déplacent sans stress jusqu'aux box de vêlage grâce à un couloir de contention. La case de maternité (voir photo) est équipée d'un cornadis et de barrières pour les césariennes. « Nous accédons à la mamelle sans risque de prendre un coup de pied pour traire une mère et s'assurer de la prise de colostrum », note Christian.
Points forts | Points faibles |
• Surveillance soutenue durant seulement un mois. • Ration adaptée aux besoins des animaux. • Vaccination et traitement en une seule fois. • Faible mortalité. |
• Coût des traitements préventifs. • Besoin plus important de place en bâtiment et de stocks. • Pic de travail en fin d'été. • Intervenir en toute sécurité. |