«Nos balles de miscanthus ensilé en brins de 40 mm de long pèsent 600 kg. C’est un conditionnement parfait pour le transport, et une qualité de litière optimale pour les élevages de volailles », précisent Edgar Gerbaud et Mathieu Merceron. Entrepreneurs de travaux agricoles à Loge-Fougereuse (Vendée), ils viennent de se lancer dans la prestation de récolte de miscanthus. L’ensileuse hache la plante et la projette dans la presse à haute densité via un cône. Les entrepreneurs n’en sont pas à leur coup d’essai. Ils réalisent la même prestation avec de la paille de blé, d’orge et de colza. « Les éleveurs apprécient la qualité de broyage pour la litière. Grâce à l’ensileuse, il y a moins de poussière dans le produit, comparé à un broyeur sous la presse. Le fumier est très bien valorisé en compost. Les petits brins fermentent mieux qu’une paille longue », appuie Edgar.

Peu de modifications

Pour atteindre une longueur de coupe de 40 mm théorique, un couteau sur deux du rotor hacheur de la New Holland FR 500 est démonté. Leur nombre passe de 2 x 12 à 2 x 6 couteaux. C’est la seule modification sur la FR. La tuyère projette directement la récolte dans le cône. La forme du timon de la Quadrant 3300 et son volant d’inertie reculé permettent d’intégrer le cône en tôle d’acier. « C’est un forgeron qui nous l’a fabriqué », précisent les agriculteurs. La matière tombe par gravité et est guidée juste devant l’ameneur rotatif.

L’arbre à cardans de l’entraînement principal de la presse traverse le passage de l’entonnoir. « Normalement, il est protégé par une tôle, mais elle perturbe l’alimentation de la chambre de précompression », affirme Mathieu. Pour détourer la parcelle, le cône est ouvert sur l’avant, et une bâche positionnée à l’arrière est déployée. Elle canalise la matière vers l’entonnoir. L’ensileuse et la presse évoluent à une vitesse de 8 km/h. La presse est attelée à un Fendt 824, de 240 ch.

Des balles homogènes

Le miscanthus est récolté à un taux de matière sèche de 83 à 84 %. « Là, nous étions dans une parcelle implantée il y a seulement deux ans. Normalement, il faut attendre trois à quatre ans pour réaliser la première coupe », confie Mathieu. Les balles se tiennent bien. Sur le canal de 120 cm de large, elles sont maintenues par 6 ficelles. « Si la pression de serrage du canal est trop importante, les balles se tiennent moins bien. » Malgré un entonnoir sous le cône moins large que le canal de la presse, les balles sont homogènes. Le rendement hectare est de 6 bottes, soit près de 4 tonnes. Cette année, les entrepreneurs vont récolter une trentaine d’hectares de miscanthus. Les bottes sont uniquement destinées au paillage.

Le conditionnement en balles a un coût. Mais au transport, la densité est plus que doublée. En effet, en vrac, le miscanthus pèse 110 kg/m³, tandis que lorsqu’il est conditionné en balles, il est de 265 kg/m³. Pour l’éleveur, le stockage, la manipulation et le paillage sont simplifiés. « De plus en plus d’éleveurs se tournent vers cette matière pour le paillage. Nous sommes prêts pour assurer la récolte. Les constructeurs nous suivent pour améliorer la technique de récolte, c’est motivant », se rassurent les entrepreneurs.