Récolter le maïs en suivant le rang n’est plus du tout à la mode. Même si quelques becs classiques subsistent encore aux catalogues de certains constructeurs, le marché s’est définitivement orienté vers les solutions qui permettent d’ensiler indépendamment du rang.

Trois constructeurs se partagent ce marché, dominé par Kemper. Ce dernier et Claas proposent tous deux des becs à grandes ou petites toupies. Ils considèrent que les grandes toupies sont davantage adaptées aux grands maïs. Les petites, correspondant mieux aux petits maïs, sont aussi plus polyvalentes, car elles s’affranchissent plus facilement des différences de hauteur de plantes. Même si certains s’amusent à spéculer sur la présence d’un prototype 20 rangs en test quelque part en Europe, les cueilleurs présents aux catalogues de ces deux constructeurs ne dépassent pas 12 rangs. Claas propose aussi un bec hybride combinant petits et grands rotors. Ainsi, l’Orbis 600 SD est équipé de six disques, dont quatre extérieurs de petit diamètre. Les petits disques latéraux assurent l’alimentation en combinaison avec le tambour. Les deux grands disques sont montés au milieu. Ils facilitent l’inversion en cas de bourrage­.

Troisième acteur sur le marché, Krone propose une solution qui n’a de bec que le nom. Le fonctionnement de l’Easy Collect est original. Les tiges de maïs sont amenées l’une après l’autre sur les couteaux fixes, coupées par les sections mobiles puis dirigées vers la chambre d’alimentation perpendiculairement aux rouleaux de précompression et au rotor de coupe. En option, l’Easy Collect peut être équipé d’un dispositif actif de suivi du sol et d’un automatisme de guidage. Disponible en version 6 à 12 rangs, il peut désormais équiper les ensileuses de toutes les marques.

Solutions pour les céréales

Ensiler les céréales immatures lorsque la culture est mal engagée ou récolter un méteil : les ensileuses ont trouvé de nouvelles fonctions au cours de ces dix dernières années. En plus du pick-up à herbe, les constructeurs se sont équipés de barres de coupe directes pour les céréales. En théorie, si la céréale n’est pas versée, il est possible de la récolter avec le bec à maïs. Mais en pratique, surtout dans un méteil, un montage spécifique s’avère plus performant.

Des spécialistes de la tête de récolte, comme Zürn, proposent aujourd’hui des solutions pour ensiler les céréales. L’engin ressemble à un croisement entre un lamier de faucheuse à disques et une vis de coupe de moissonneuse-batteuse. Il est possible de monter des scies sur les côtés pour travailler proprement­ dans une récolte abondante. La vis d’alimentation­ gave les rotors de l’ensileuse. Bien adaptée aux céréales ainsi qu’aux méteils, cette solution est toutefois très coûteuse et elle ne se rentabilise que sur une très grande surface­.

Il est toutefois possible d’ensiler des céréales immatures sans racheter de tête de récolte, en montant une coupe classique de moissonneuse-batteuse à l’avant de l’ensileuse. La mise en place de la barre de coupe ne nécessite aucune modification sur l’automoteur. Les seules adaptations sont celles d’un cadre intermédiaire à rouleaux et d’un cadre d’adaptation, pour un coût d’environ 11 000 euros. Les connexions hydrauliques se réalisent de la même façon que sur une ensileuse. Le seul bémol concerne l’attelage de la coupe, qui est plus difficile à réaliser sur une ensileuse car elle lève moins haut qu’un convoyeur­ de moissonneuse-batteuse.

L’aide d’un chargeur télescopique est donc nécessaire pour poser la coupe sur le chariot de transport. Une perte de temps minime avec l’habitude.

Prévenir la pyrale

L’autre grande évolution dans le domaine des becs est l’arrivée d’un dispositif de destruction des tiges de maïs lors de l’ensilage. Ce système répond à la problématique de la pyrale du maïs, très présente en Allemagne depuis l’explosion des surfaces de maïs ensilage avec le développement de la méthanisation. L’idée de Kemper est d’éclater les chaumes avant le passage des roues afin de détruire l’environnement de la pyrale et de supprimer ses possibilités de survie. Le dispositif se compose d’un fléau placé derrière le bec à huit rangs. Chaque fléau supplémentaire nécessite une puissance d’environ 4 ch par élément. Ce broyeur s’adapte à la configuration du sol grâce à un système pneumatique.