Connaître en temps réel l’humidité de l’ensilage et sa valeur alimentaire pour piloter le chantier et orienter le choix des silos, c’est ce qui est désormais permis avec les laboratoires embarqués sur la goulotte de l’ensileuse.

Pionnier de la technique, John Deere analyse le taux de matière sèche de la plante – maïs, herbe, céréales… – grâce à l’Harvest Lab installé sur la tuyère. Cette mesure sert à moduler en continu la longueur de coupe du fourrage, en jouant sur la vitesse des rouleaux d’alimentation. Sur les nouvelles versions de l’ensileuse, le capteur a évolué et il est désormais capable d’analyser les protéines, l’amidon, le sucre et la cellulose de la plante. L’agriculteur connaît ainsi la composition complète de son fourrage de base pour sa ration. L’Harvest Lab peut aussi être utilisé en poste fixe, à la ferme comme au champ. Relié à un ordinateur, il analyse la plante avant et après la récolte. Cette utilisation à poste fixe permet de le rentabiliser pendant une période plus étendue que les quelques mois consacrés aux ensilages.

Agir sur la longueur de coupe

Krone équipe de série ses ensileuses Big X de l’Auto Scan. Ce capteur optique, installé sur le bec, analyse les différences de couleur de la plante et ajuste la longueur de coupe en conséquence. Plus la plante est marron, plus la longueur de coupe sera petite, et inversement quand la plante est verte.

New Holland propose un contrôleur d’humidité en option. Il informe l’utilisateur, en temps réel, du taux moyen d’humidité et communique avec le système ActiveLOC optionnel, qui règle automatiquement la longueur de coupe.

Facturer en fonction de la matière sèche

De son côté, Claas installe un capteur infrarouge NIR dans la tuyère. Le processus de mesure par spectroscopie proche infrarouge s’effectue en continu pendant la récolte, sans influer sur le flux de récolte de l’ensileuse. Dans la goulotte d’éjection, une source lumineuse dirige le rayonnement sur le flux de fourrage. Celui-ci est reflété de façon différente en fonction de l’humidité de la récolte. En Allemagne, certains entrepreneurs utilisent cette information pour facturer leurs clients en fonction du taux de matière sèche. La connaissance de cette donnée permet également de doser les additifs en fonction de l’humidité réelle. En plus de la matière sèche, le capteur est capable de déterminer la composition du fourrage en amidon, protéines brutes, fibres brutes, cendres, matières grasses et sucres.