Aphthona euphorbiae et Longitarsus parvulus sont les deux espèces d’altises s’attaquant au lin. Après avoir hiberné, toutes deux reprennent leur activité dès que les températures atteignent 9-10 °C, soit fin mars-début avril. « Cela coïncide à la phase de sensibilité du lin, du début du semis jusqu’à 5 cm », indiquait Jeanne Fourny, ingénieure régionale chez Arvalis, lors d’un webinaire sur la protection du lin fibre.

Semis tardif

Parmi les leviers de lutte, l’institut rappelle en premier lieu qu’il est important de bien positionner sa date de semis. Les plus tardives seront en effet plus faiblement touchées car elles mettront moins de temps à atteindre le stade 3-5 cm.

Arvalis ajoute qu’il faut surveiller régulièrement les parcelles du semis jusqu’à 3 cm, en passant tous les 1 à 2 jours dans sa linière. L’institut a d’ailleurs établi une grille pour mieux évaluer le risque. À l’aide du test dit « de la feuille A4 », les insectes présents sont dans un premier temps dénombrés. Le nombre de morsures sur les lins ainsi que les conditions météos sont aussi à prendre en compte. Les altises ont en effet une forte activité lorsqu’il fait assez chaud et que le temps est ensoleillé.

En fonction des observations, le risque sera jugé faible (de 0 à 3 altises sur la feuille), moyen (4 à 6) ou élevé (supérieur à 7). Avec un risque faible, on n’interviendra pas et on continuera à surveiller la culture. En présence de 4 à 6 altises et au-delà de 10 morsures par plante, une protection sera envisagée par temps ensoleillé et lumineux. Arvalis recommande alors d’opter pour une solution à base de lambda-cyhalothrine, par exemple avec Karaté Zéon à 0,075 l/ha.

Avec un risque élevé, il y a 2 possibilités de déclenchement d’un traitement : si plus de 7 altises observées, au stade « fendillement du sol levée imminente » ; ou à partir de 1 morsure, du stade levée à 3 cm. On choisira alors Trebon 30 EC (étofenprox) à 0,2 l/ha ou Karaté Zéon, ou équivalent, à 0,075 l/ha en double application.