Identifier des odeurs clés pour la grosse altise du colza

Le projet Altisor, coordonné par l’IESS (1) en partenariat avec l’IGEPP (2) et Agriodor, vise à accélérer l’identification de composés odorants actifs sur la grosse altise du colza. La particularité du projet réside dans sa méthode : « Pour s’affranchir des insectes sur les premières étapes du protocole, coûteuses en temps, nous sommes partis non pas des odeurs mais des mécanismes moléculaires », explique Emmanuelle Jacquin-Joly, chercheuse à l’IESS.

Ils permettent d’identifier des protéines cibles qui vont ensuite être plus finement étudiées, grâce à des techniques de séquençage à haut débit. Le résultat offre ainsi, sur un temps court, un grand nombre de données. Dans le cadre du projet, les cibles sont les récepteurs olfactifs de la grosse altise, situées dans ses antennes.

Récepteurs olfactifs clés

Concrètement, ces tissus ont été disséqués dans le but d’en extraire le matériel génétique. Les analyses ont permis d’identifier 74 récepteurs olfactifs. Parmi eux, huit ont été sélectionnés pour leur rôle clé, dans l’attractivité ou la répulsion par exemple. La prochaine étape sera de coupler cette sélection de récepteurs à des composés organiques volatils (COV). Pour cela, la drosophile sera dans un premier temps utilisée pour faciliter le protocole.

Dans cet insecte hôte, la réponse de chacun des huit récepteurs clés sera testée vis-à-vis de plusieurs composés organiques volatils. « S’il y a réponse, cela voudra dire que le récepteur a reconnu l’odorant », précise Emmanuelle Jacquin-Joly. Enfin, l’étude reviendra sur la grosse altise pour vérifier que l’odorant actif sur le récepteur l’est bien sur l’insecte cible.

Ce projet reste à une échelle de laboratoire : « L’idéal serait ensuite de pouvoir faire des tests en serre ou au champ, pour voir si ces composés ont une activité, et éventuellement aussi les mélanger à des solutions issues d’autres projets, comme Ctlr-Alt », indique Emmanuelle Jacquin-Joly.