En général, dans ce type de situation, la solution juridique la plus appropriée est que le preneur en place demande la cession du bail à un descendant.

Selon l’article L.411-35 du code rural, un fermier ne peut pas transmettre l’exploitation comme il le souhaite. La cession du bail est en principe interdite. Il existe cependant des exceptions à cette règle. Elles concernent les membres de la famille. Le preneur peut céder son bail à ses descendants majeurs ou émancipés mais à une condition : avoir l’autorisation préalable du propriétaire. L’autorisation du bailleur peut être expresse ou tacite. Si le bailleur s’oppose à la cession, le fermier peut saisir le tribunal paritaire des baux ruraux. Le défaut d’autorisation doit se baser sur des motifs sérieux. Dans tous les cas, la demande auprès du tribunal doit être préalable à la cession.

La cession sans autorisation du bailleur est prohibée. Elle est sanctionnée par la nullité de l’acte, autrement dit la cession est nulle. Elle peut être un motif de résiliation du bail à la demande du propriétaire. Toutefois, la jurisprudence a admis quelques tempéraments à ces règles très strictes. Notamment, elle admet que l’autorisation du bailleur puisse être tacite c’est-à-dire résulter des circonstances et du comportement du bailleur postérieurement à la cession dès lors qu’il s’agit d’actes non équivoques manifestant clairement qu’il agrée le cessionnaire.

Dans votre situation, le souci est que la demande n’a pas été faite préalablement. Vous risquez donc la résiliation du bail par les héritiers sauf à prouver qu’il y a eu autorisation tacite, ce qui s’avère compliqué, d’autant que vous n’avez pas payé les fermages.