Votre question soulève le principal problème du bail verbal : celui de sa preuve. Pour réclamer des droits sur ce terrain, vous devez prouver que vous être le fermier en place. Compte tenu de l’absence d’écrit, ceci est difficile. Une chose est sûre, cette preuve ne peut résulter de la seule exploitation ou occupation des lieux : il peut s’agir d’une simple tolérance ou encore d’un prêt à titre gratuit.

L’article L. 411-1 alinéa 1 du code rural définit le bail rural comme toute mise à disposition, à titre onéreux, d’un immeuble à usage agricole, en vue de l’exploiter. Le prix est donc un élément déterminant pour caractériser le bail. En général, la preuve du paiement suppose la production de quittances ou de reçus par le propriétaire. Elle n’est pas apportée par l’affiliation à la MSA ou la déclaration des surfaces à la Pac, qui sont des actes unilatéraux.

La preuvepeut être apportée par tous moyens, notamment les témoignages. La Cour de cassation a déjà admis comme preuve suffisante des affirmations de témoins ayant assisté à plusieurs règlements de loyers annuels. En cas de litige, ce sont les juges du tribunal paritaire des baux ruraux qui apprécient au cas par cas.

Dans votre cas, même si un bail est reconnu, vous devrez vérifier qu’il ne sera pas considéré, compte tenu du peu de surface, comme bail de petite parcelle. Ce dernier ne donne pas au locataire les mêmes avantages qu’un bail de neuf ans. Par exemple, la durée du bail est librement fixée entre les parties. La plupart du temps, celui de petite parcelle, conclu verbalement ou sans indication de durée, est censé être établi pour la durée nécessaire à la récolte, en principe une année culturale. Ainsi, le propriétaire peut résilier le bail à la fin de celle-ci sans avoir à motiver cette résiliation. L’usage est toutefois de prévenir l’exploitant au moins six mois à l’avance.

Dans chaque département, un arrêté préfectoral fixe le seuil de superficie en dessous duquel la location n’est pas soumise à certaines dispositions du statut. Renseignez-vous à la DDT(M).