« Aujourd’hui, nous ne parlons plus de démence sénile mais d’Alzheimer. Cette maladie, plus fréquente dans le grand âge, n’est pas une forme normale du vieillissement. Cela reste une maladie, que l’on ait 48 ou 95 ans. Il s’agit d’un dépôt de protéines anormales dans le cerveau, qui se produit pendant dix à quinze ans à l’insu du malade. Les raisons en restent encore inconnues. Cela se concrétise par une mémoire altérée, et des anomalies neurologiques qui engendrent des problèmes comportementaux et psychiatriques très compliqués à gérer. Le patient est agité, anxieux, insomniaque, déambule, etc.

Dr Olivier de Ladoucette, psychiatre et gériatre, cofondateur de la Fondation Recherche Alzheimer.

Il est possible de freiner l’évolution de la maladie en aidant le cerveau à compenser pour retarder la date d’apparition de ces symptômes. Et pour prévenir la maladie d’Alzheimer, vous pouvez réduire les facteurs de risques qui empêcheraient votre cerveau de compenser.

La stimulation intellectuelle et la vie sociale permettent d’entretenir et de développer en permanence la réserve cognitive. Le cerveau abriterait 100 milliards de neurones, chacun d’eux étant capable d’établir jusqu’à 10 000 connexions avec ses voisins. Ils transportent et cherchent à donner du sens à chaque information recueillie par nos sens. Ce qui nous permet de comprendre et d’interagir avec le monde qui nous entoure. Cette boucle d’adaptation comportementale est altérée par la maladie. Mais plus la densité des connexions entre les neurones est élevée, plus le cerveau va résister longtemps. Veillez à continuer d’apprendre, de fabriquer et d’entrer en relation avec les autres. Il est possible de s’approprier un art, une technique ou une langue étrangère même de 65 à 75 ans !

L’activité physique accélère la pompe cardiaque qui apporte plus d’oxygène à tous nos organes dont notre cerveau. Entretenez donc le mieux possible votre cœur, et également vos sens. La vision et l’audition ne doivent pas être négligées. Ne pas attendre pour se faire appareiller : le plus tôt possible est le mieux. De plus, la prise de poids excessive, l’hypertension, le diabète, l’hypercholestérolémie, la dépression et le stress sont des facteurs à éloigner. Et dans votre environnement professionnel, l’exposition à certains neurotoxiques. En étant vigilant à ces différents points, on peut baisser de 30 à 40 % le risque de développer la maladie d’Alzheimer. »

https://alzheimer-recherche.org, Livre: « Alzheimer n’est pas une fatalité » — Éditions Harper Collins, 19,90 €.