Réduire sa consommation de produits phyto est un des enjeux principaux de cette décennie. Ces produits, souvent chers, ont un impact économique considérable sur les finances de l’exploitation. Une solution pour se situer dans cette dynamique est d’optimiser le chantier de pulvérisation afin d’apporter la bonne dose au bon endroit et de réduire au maximum les surfaces de recouvrement.

Confort et rentabilité

L’objectif est de ne pas faire de doublons et ainsi lutter contre la phytotoxicité et utiliser moins de produits. C’est dans cet optique qu’ont été développées des rampes divisées en tronçons indépendants les uns des autres. Le fonctionnement de chacun peut être arrêté manuellement, en présence de secteurs déjà traités sur la parcelle, puis relancé. Cette solution basique est très utile pour les pointes ou lors de manœuvres. Cependant, elle trouve rapidement ses limites, comme lors des travaux de nuit. De plus, on se rend compte des imprécisions, voire des oublis lorsque la culture atteint un stade avancé. Automatiser cette action en la couplant avec un système de guidage par GPS permet de résoudre partiellement ces problèmes et d’optimiser encore plus le chantier en travaillant la nuit pour de meilleures conditions d’hygrométrie.

Une étude menée par Arvalis montre que pour une parcelle d’une centaine de mètres de long, le pourcentage de recouvrement avec la coupure manuelle est de 4 à 5 %. Les manques ne représentent guère plus de 1 %. Avec le même pulvérisateur, mais cette fois-ci équipé de l’assistance par GPS, ce taux de recouvrement descend à 2 %. À noter que cette différence de 3 points entre le manuel et l’automatique diminue en même temps que la parcelle s’agrandit, du fait d’un nombre de manœuvres moindre. L’option est accessible pour un coût allant de 3 000 € à 6 000 € et serait rentable à partir de la deuxième année en fonction des prix des produits utilisés, du coût de l’équipement et de sa rotation. Outre le gain économique, le confort apporté au chauffeur est important. On évite ainsi les oublis et les erreurs et il est possible de travailler à grande vitesse, même lorsque la visibilité est réduite.

Gérer manuellement un trop grand nombre de tronçons simultanément est impossible. Grâce à l’assistance GPS, il est désormais possible d’augmenter le nombre de tronçons sur la rampe. C’est ainsi qu’est née la coupure individuelle buse à buse. L’ouverture et la fermeture de chaque porte-buse sont pilotées électriquement. Ceci augmente drastiquement la précision de la technique à une distance de 25 ou 50 cm. Certains constructeurs annoncent une économie de recouvrement de 7 %. Cette technologie réduit encore plus les doublons et les zones de sous ou surdosage pour être toujours plus efficace.

Combiner les techniques

La coupure buse à buse, couplée à la sélection automatique de buses (voir encadré) et une carte de préconisation permet d’obtenir une modulation d’une précision de l’ordre de 25 cm avec un pulvérisateur.

Les cartes de préconisation sont dressées à partir de cartes de potentiel des sols, des multi-analyses pour connaître la composition du sol en pH, phosphore, magnésium, et complétées par des profils de sol. Pour l’engrais liquide, le N-Sensor peut analyser la photosynthèse en temps réel et adapter le dosage en conséquence. Amazone a également développé un analyseur de chlorophylle pour effectuer un traitement en localisé, et ce jusqu’à 20 km/h. Le constructeur annonce une réduction de 20 à 80 % de produit phyto utilisé.