«Nous voulons proposer des solutions plutôt que supporter de nouvelles interdictions », martèle Alain Savary, directeur général d’Axema, le syndicat des constructeurs et importateurs de matériels agricoles. C’est avec ce leitmotiv qu’Axema est impliqué dans le contrat de solutions pour la protection des plantes, né des États généraux de l’alimentation. Le syndicat pilote notamment le groupe de travail sur l’optimisation du matériel agricole. Et le chantier est vaste.
Un parc déjà ancien
Selon Laurent de Buyer, directeur général de Tecnoma et président du groupe chargé de la protection des cultures d’Axema, « le taux de remplacement actuel des pulvérisateurs est inférieur à 3 % ». L’ancienneté moyenne du parc français est de treize ans et demi, toutes productions confondues. Il y a donc des gains d’application et d’impact importants à réaliser, de l’ordre de 50 % avec la coupure de tronçons par GPS, les buses pulsées, la modulation de dose, les panneaux récupérateurs…
« Pour Axema, l’objectif est de soutenir une solution qui favorisera le remplacement des pulvérisateurs qui en ont le plus besoin, insiste Laurent de Buyer. Le dispositif Macron sur le suramortissement est l’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire, car il ne favorise que l’investissement de ceux qui en ont déjà les moyens. »
Classement par points
L’idée d’Axema est d’établir un classement par points en fonction de la performance des pulvérisateurs « parce que le but, ce n’est pas de revendre un vieux pulvé pour en acheter un neuf qui n’a même pas de régulation DPAE, comme on le voit encore trop souvent », plaide Laurent de Buyer.
Avec le référentiel de subvention par points qu’Axema souhaite mettre en place, c’est la différence de points, donc de niveau de performance, entre le nouveau pulvérisateur et l’ancien qui serait déterminante pour calculer le montant de la subvention. Le groupe de travail souhaite finaliser cette proposition d’ici à juin 2018. Le suivi du déploiement pourra être fait sur la base nationale des pulvérisateurs, gérée par le GIP pulvés.
De son côté, la mission parlementaire d’information sur les phytos a présenté à l’Assemblée nationale son rapport proposant notamment une prime à la casse pour les pulvérisateurs de plus de vingt-cinq ans. L’enveloppe l’accompagnant serait de 50 millions d’euros par an pendant cinq ans. Axema juge cette enveloppe dérisoire au regard des 200 000 pulvérisateurs actuellement en fonctionnement en France, et qui sont valorisés à 7 milliards d’euros. Ensuite, on retombe dans le même phénomène qu’avec la loi sur le suramortissement : ceux qui ont de l’argent pourront en bénéficier, les autres resteront avec leurs vieux pulvés. Et, enfin, il n’y a aucune garantie sur le niveau de technicité du nouvel appareil.