Qui finance la formation en agriculture ?

Christine Ferrier : Pour les agriculteurs, c’est le fonds VIVEA. Cet organisme a augmenté sa prise en charge en 2025. Chaque agriculteur dispose d’une enveloppe annuelle de 3 000 € pour se former. Pour les salariés, c’est principalement OCAPIAT [fonds de formation des entreprises des secteurs de la Coopération agricole, Agriculture, Pêche, Industrie Agroalimentaire et Territoires, NDLR]. Si la prise en charge est moins élevée, les frais pédagogiques peuvent être pris en charge à 100 % via leur cata-
logue en ligne. Quand on ne rentre pas dans ces « cases », le Compte Personnel de Formation (CPF) peut être une solution. Pour les porteurs de projet d’installation, par exemple, les ADEAR proposent des formations certifiantes éligibles au CPF.

Comment choisir au sein d’une offre très riche ?

CF : En effet, l’offre est variée : elle émane des CFA-CFPPA, organisations professionnelles, syndicats, chambres, coops, associations de producteurs ou d’organismes de développement comme Trame, les Civam, les AFOCG... Chacun propose et diffuse ses formations. La recherche en ligne est le premier outil de sélection. Tout de suite après, je conseille d’en parler dans son réseau professionnel. Cela permet de mûrir son projet.

Quelle est la tendance actuelle en matière de formations ?

CF : Les formations sur les règles de la PAC restent très demandées, comme tout ce qui relève du règlementaire. Celles liées aux changements de pratiques, à la gestion des risques et des aléas sont en forte progression. Le sujet des relations humaines peine encore à trouver son public. Projets collectifs, structures sociétaires, transmission, pour tous ces sujets, l’aspect relationnel est pourtant essentiel. Nous avons réussi cela à Trame. Nos “best-sellers”, ce sont justement les formations qui outillent pour mieux s’organiser collectivement, savoir définir une stratégie, améliorer le relationnel pour travailler plus efficacement.


Y a-t-il des freins à la formation ?

CF : Le manque de disponibilité est le plus souvent cité - même si des aides au remplacement existent, et que l’offre de formation à distance se développe. Les employeurs ont aussi parfois du mal à libérer leurs salarié·e·s. Pourtant, la formation est une vraie valeur ajoutée pour l’exploitation. Il y a aussi la crainte d’un contenu trop scolaire - alors que les méthodes proposées aux adultes sont en général beaucoup plus interactives ! - ou trop éloigné de son quotidien. L’isolement renforce aussi cette réticence. C’est pour cela que j’insiste sur l’importance d’en parler, d’intégrer un collectif. Savoir qu’un collègue participe, avoir un retour d’expérience, c’est motivant.