Le colloque organisé par la chambre d’agriculture du Cantal le 21 mars sur l’adaptation des pratiques culturales au changement climatique a suscité un vif intérêt de la part des éleveurs qui subissent des sècheresses à répétition sans compter les pullulations de rats taupiers. L’inquiétante année 2022 a toutefois été qualifiée d’ « exceptionnelle et à la probabilité plus que vingtennale » par Vincent Caillez, climatologue associé au projet AP3C (1).
Les principales évolutions agroclimatiques en 2050 projetées à partir des observations enregistrées sur les sept stations du Cantal projettent une diminution des précipitations et un stress hydrique de plus en plus précoce au printemps, un nombre croissant de jours très chauds durant l’été et des gelées d’automne plus tardives. Le cumul annuel des précipitations serait maintenu accompagné d’une hausse de l’ETP (évapotranspiration potentielle).
Gestion plus complexe de l’herbe
Une pousse de l’herbe plus rapide au printemps va exiger une gestion plus technique pour une utilisation au bon stade. Les coupes trop rases et le surpâturage seront à proscrire durant l’été. L’allongement de la pâture à l’automne permettra de faire des économies sur les stocks. Des fiches techniques précises par production (herbe, maïs, céréales…) et sur la conduite des animaux sont à disposition des éleveurs pour chaque département du Massif central.
« Chercher à s’adapter est toujours une stratégie gagnante », ont insisté les intervenants du colloque. En systèmes bovins, les préconisations sont de préserver les UGB productives en lait et de rechercher l’autonomie en viande
(1) AP3C : Adaptation des pratiques culturales au changement climatique. La finalité du projet initié en 2015 par le Sidam et les chambres d’agriculture du Massif central est de faire évoluer les systèmes agricoles pour les rendre plus résilients au changement climatique.