Le 5 août, Michel Steffen rentre avec une remorque de paille achetée chez un agriculteur distant de 15 km. « Nous pratiquons l’échange paille-fumier en prenant comme tarif de base de 20 à 25 €/t en andains. » Cet agriculteur de Zoufftgen, dans le nord-Moselle, a également commencé à se réapprovisionner en luzerne, qu’il achète sur pied, l’équivalent de 26 ha. D’ici quelque temps, ce sera en corn et en maïs ensilage, également sur pied. « L’été dernier, nous avions acheté de la pulpe, mais il n’y en a pas cette année », souligne sa fille Linda, salariée sur l’exploitation. Au sein de cette structure de 200 ha, dont 100 en herbe et maïs, la partie élevage comprend un troupeau de 130 charolaises et un atelier de 400 taurillons. En ce début août, les prairies sont des paillassons.
L’histoire se répète pour la deuxième année consécutive. Avec un bémol positif, les récoltes d’herbe ont été bonnes pour 2019 et les stocks de fourrages étaient corrects début juillet, même s’il a fallu commencer à « taper » dedans. « On ne se plaint pas trop, tempère l’agriculteur. Cela fait quinze jours qu’on a installé les râteliers dans les parcs. Notre objectif étant de garder tous nos animaux. Il nous faut tenir pour avoir des veaux cet hiver, alors nous soignons l’alimentation, pour préserver la fertilité. »
L’an passé, Michel Steffen estime avoir acheté pour 55 000 € de fourrages supplémentaires. Somme pour laquelle il aura touché 20 % d’aides du département et de la Région. Cette année, il prévoit de débourser autant. « Ce sera très compliqué pour la trésorerie, mais nous raisonnons au plus serré. Un point positif de la sécheresse, elle fait de nous des gestionnaires hors pair ! »
Dominique Péronne