« Ce que j'aime le plus dans le moto-cross, c'est la montée d'adrénaline au départ, quand nous sommes quarante à mettre les gaz à fond ! J'ai fait ma première course à 15 ans et je me souviens comme si c'était hier de ce que j'ai ressenti à ce moment-là », raconte Jérémy Estève, installé avec ses parents sur 242 ha à Villasavary, dans l'Aude.

Le goût de la compétition, ce jeune céréalier de 31 ans le partage avec son père, qui a également pratiqué le moto-cross. « À 14 ans, quand j'ai voulu une petite moto  pour me déplacer avec mes copains, il m'a d'abord amené sur un circuit pour en essayer une. J'ai été emballé, et dans la foulée j'ai adhéré à un moto-club », se remémore-t-il.

« Sur la piste, je vis des émotions fortes »

Sur la piste, il faut rester concentré pour franchir les bosses et les creux sans se laisser surprendre, et ne pas hésiter à sauter avec la bécane pour gagner du temps. Il y a de quoi éprouver des sensations fortes ! « Le dimanche, je laisse derrière moi les tensions de la semaine, je me vide la tête et je me fais plaisir sur ma moto. Le lundi, je reprends le travail rechargé », relève le motard.

Sa famille le soutient dans sa passion et l'accompagne lors des courses. « Mon père m'assiste pour la mécanique, ma mère et ma femme s'occupent de la logistique », apprécie Jérémy. Il s'entraîne régulièrement sauf l'été, où le travail est trop prenant, et participe à une douzaine de courses par an. « Pour rester en forme, je pratique également le vélo et le footing durant l'hiver. »

Immobilisé pendant trois mois

Pour gagner dans ce sport, il faut prendre des risques. « Les chutes font partie du jeu. Malgré les protections, je me suis cassé plusieurs fois la clavicule ou la malléole du pied », note le jeune homme, qui a appris à dépasser ses peurs et à persévérer malgré les difficultés. « Au fil des années, j'ai gagné en force mentale et en détermination, des qualités utiles aussi dans mon métier d'agriculteur. »

En 2019, à la suite d'une chute plus violente, il s'est fracturé le bassin. « Pendant trois mois, je n'ai pas pu travailler. Heureusement c'était l'hiver, et mes parents ont pu me relayer. Ils m'ont ensuite laissé libre de mes choix. J'ai décidé de reprendre, mais plus calmement. »

Afin de conserver un bon niveau, Jérémy continue à s'entraîner. Il prend encore part à des courses mais avec un engin moins puissant, une KTM 350. Entre-temps, il est devenu père à son tour, ce qui l'a aussi incité à lever le pied. « Mon fils de trois ans vient volontiers au garage avec moi quand j'entretiens ma moto. Je lui ai déjà fait découvrir le ski. J'attends de voir quel sport lui plaira avant de l'y accompagner et de le partager avec lui ! »