Lorsqu’elle ne soulève pas des sacs de semences de 25 kg à main nue, pour préparer les commandes d’un négoce tarn-et-garonnais, Audrey Forlani joue au rugby au plus haut niveau. Voilà six ans que cette salariée agricole fait partie des « Bleues » de l’équipe de France. Encouragée par son père, Jean-Pierre, qui s’adonnait déjà à ce sport, par son frère Michaël, troisième ligne dans l’équipe de Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne), et par sa mère, Danielle, secrétaire de l’école de rugby du village, Audrey est devenue une vraie championne. « J’ai commencé à l’âge de 6 ans, raconte la jeune femme de 26 ans. J’ai suivi les traces de mon frère. Jusqu’à l’adolescence, je fréquentais le club local, puis j’ai passé les sélections, tout d’abord sur Midi-Pyrénées, puis sur le Grand Sud et chez les moins de 20 ans. À 18 ans, j’ai intégré l’équipe senior de Saint-Orens (Haute-Garonne) et, deux ans plus tard, j’ai été sélectionnée en équipe de France. Depuis, je suis régulièrement appelée chez les Bleues. Les choses se sont enchaînées, c’est arrivé comme ça. »
Rythme soutenu
Parvenir à concilier horaires professionnels et sport de haut niveau demande de la rigueur et de l’endurance. Aujourd’hui, au sein de l’équipe de Blagnac (Haute-Garonne), Audrey s’entraîne trois soirs par semaine et dispute le match du week-end. Ses deux autres soirées sont consacrées à des exercices personnels, à la salle de musculation du club de Beaumont. En équipe de France, la sportive tarn-et-garonnaise joue en deuxième ligne, un poste adapté à son 1,76 m.
Plusieurs fois par an, les entraîneurs nationaux sélectionnent les meilleures joueuses pour les compétitions internationales. « Les listes des filles appelées sont annoncées deux à trois semaines avant les tournois. Nous sommes toujours un peu stressées de savoir si notre nom va sortir ou non », reconnaît Audrey. Mais jusqu’à maintenant, hormis en 2013 où elle était blessée, elle a toujours été retenue. Avec les Bleues, la rugbywoman a remporté le Tournoi des Six Nations en 2016 et elle a fini troisième lors de la Coupe du monde en août 2017. Belle performance ! « Tant que mon corps résistera, je continuerai, ajoute la compétitrice. Pour l’instant, tout va bien ! »