«J’aime mon métier mais ma passion, c’est la musique. J’y pense tout le temps. Je m’entraîne dès que je peux, au moins une heure par jour. Je souhaite atteindre le meilleur niveau possible », raconte, tout sourire, Guillaume Corbeil, 46 ans, éleveur de bovins à Salon-la-Tour (Corrèze).

Rencontre décisive

Mélomane, son père lui fait connaître la musique classique. À 8 ans, le jeune garçon apprend le violon, puis à 14 ans la batterie. « Quant à l’agriculture, je l’ai découverte en Corrèze, où mes parents avaient acheté une maison de vacances. J’allais voir travailler notre voisin… » Après une mutation de son père - ingénieur -, il devient pensionnaire dans un lycée agricole des Pyrénées, équipé d’une salle de musique. « J’ai adoré cette période, les cours m’intéressaient et je pouvais pratiquer la batterie tous les soirs. »

BTA en poche, il part vivre dans la maison de vacances et occupe un poste de salarié chez le voisin. Par la suite, il s’associe avec lui, puis avec le fils de ce dernier, en GAEC.

À la fin des années 1990, Guillaume monte un groupe punk rock à Limoges et joue dans un centre culturel en première partie de Silmarils, Lofofora, ou Burning Heads. « En montant sur scène, j’étais stressé, puis j’explosais d’énergie, et je sortais en sueur. » Mais ce genre musical le lasse. Il décide de faire une pause à la naissance de ses fils.

Il y a une dizaine d’années, un restaurateur du village lui demande d’organiser des concerts. Guillaume replonge dans le rythme en programmant le Spectrum Band. « Ma rencontre avec Aroutioun Karapetian, son batteur russe virtuose installé dans la région, m’a remotivé. Depuis, il me donne des cours. J’ai même remporté un concours, en mars, grâce à lui. »

Pour la seconde édition, l’éleveur assure la première partie des Forbans, aux côtés d’un guitariste avec qui il décide de prolonger l’aventure. Ils seront bientôt rejoints par un chanteur anglais et un bassiste américain. « Nous jouons du rock authentique des Rolling Stones, d’Éric Clapton ou des Eagles, à la manière des années 1960-1970, pas trafiqué… »

Ils se produisent une quinzaine de fois par an dans des fêtes de villages, des marchés de pays ou des rassemblements de motards. « Avec eux, j’ai envie d’en profiter au maximum. »

Raphaëlle Saint-Pierre