Le 16 mars dernier, Céline Maginot devenait chevalier de la Légion d’honneur. Accompagnée de son mari Christophe et de leurs trois enfants, l’agricultrice meusienne de quarante-six ans recevait cette distinction des mains de Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA. Une étape, mais pas une finalité, pour celle qui s’est beaucoup investie pour l’agriculture de son département.
« C’est une personne qui sait ce qu’elle veut, mais qui reste très ouverte dans la discussion, témoigne Joffrey Leclerc, associé avec le couple sur l’exploitation de Lisle-en-Barrois (Meuse). Elle connaît bien les problématiques de l’installation et a une bonne vision de l’avenir du métier. Elle peut prendre en charge n’importe quel boulot à la ferme ! » Et Céline de confirmer : « Je trais matin et soir, sauf lorsque je dois partir tôt pour une réunion. Si besoin, je participe aux travaux des champs, à l’exception de la charrue et la moissonneuse-batteuse. »
Le virus associatif
Sur l’exploitation de 158 hectares, l’emploi du temps est chargé : 600 000 litres de lait, 80 hectares de cultures, un atelier lapins et volailles en vente directe. « La commercialisation en circuit court permet d’avoir un contact avec le consommateur. Chose très importante dans notre métier, et qui manque souvent », souligne l’agricultrice, qui avoue « ne pouvoir rester bien longtemps sans voir du monde ».
Énergique mais posée, Céline a été décorée au titre de ses engagements citoyens et professionnels. Première adjointe, elle avait remplacé pendant plusieurs mois le maire, décédé. L’exploitante est vice-présidente de la chambre d’agriculture depuis douze ans, chargée de l’installation et de la formation. Elle a notamment œuvré pour créer le service de remplacement. Depuis trois ans, elle préside la FDSEA.
« Je ne suis pas d’origine agricole, précise Céline. Mes parents ont toujours été engagés dans des mouvements associatifs. J’ai cette culture. Quand mes enfants – Hélène, vingt ans, Pierre, dix-huit et Clémence, quinze – étaient petits, j’étais également déléguée de parents d’élèves. « C’est une personne volontaire, qui s’implique beaucoup, témoigne une de ses collaboratrices. Ses journées sont longues, entre l’exploitation, les réunions… »
Néanmoins, Céline tient à se libérer pour partir en vacances avec sa famille quelques jours par an, retrouver des amis et retourner à Gérardmer, dans les Vosges, d’où elle est originaire.