Ce 30 juillet, la Sarthe est en risque extrême incendie. Tous les pompiers du département sont sur le qui-vive. « J’ai vérifié, il y a assez de volontaires au centre de Noyen-sur-Sarthe. Sinon, j’aurais dû annuler notre rendez-vous », me prévient Florent Allinant.
À 39 ans, cet éleveur qui travaille pour la filière de Loué totalise treize années d’engagement chez les combattants du feu. « Ma première intervention, c’était un arbre tombé sur la route, un grand classique en milieu rural. »
Devoir d’obéissance
Depuis, cet homme au caractère vif a multiplié les expériences. Il a découvert le fonctionnement d’un milieu hiérarchisé. « En intervention, je ne suis plus Florent Allinant, chef d’exploitation, mais un simple homme du rang et je dois obéir. J’avoue que c’est ce qui m’a posé le plus de difficultés. Aujourd’hui encore, je ne connais toujours pas les grades. »
« En treize ans, je suis intervenu chez mes quatre voisins agriculteurs. »
Plus à l’aise dans l’action, le volontaire apprécie particulièrement les situations « où il faut réfléchir pour trouver une solution ». Il évoque ainsi avec émotion cette intervention sur un accident de la route : un tracteur dans le fossé dont le chauffeur avait une jambe coincée sous la roue. « Il avait plu, la terre était meuble. On a finalement creusé sous le membre pour le dégager. » Opération réussie !
Huitième génération sur l’exploitation de Beauchêne à Noyen-sur-Sarthe, Florent s’est installé en 2005. Depuis, « j’ai toujours veillé à garder une activité extérieure. Je me connais, j’ai besoin de sortir la tête du travail et de voir d’autres personnes. » Aux côtés des 35 volontaires du centre de secours de sa commune de 2 600 habitants, le bénévole sait qu’il joue un rôle essentiel. « Ici, nous sommes en zone rurale, à 20 minutes d’un hôpital. Nous rendons un réel service à notre territoire. » Il a aussi beaucoup appris, en particulier lors de ses interventions chez des collègues agriculteurs. En treize ans, il est intervenu chez quatre voisins. « Matériel, animaux, incendie, risques psychosociaux, le milieu agricole n’en est pas toujours conscient mais une ferme concentre beaucoup de dangers. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus attentif à ces questions de sécurité sur mon propre élevage et vis-à-vis de mes trois salariés. »