«La musique a toujours été ma passion. J’en écoute quand je conduis le tracteur, afin de trouver le temps moins long, confie Alain Mallet, céréalier de cinquante et un ans à Coulonges-sur-l’Autize, dans les Deux-Sèvres. J’ai appris la batterie au lycée. J’en ai joué beaucoup, mais sans intégrer de groupe. Quand je me suis installé avec mes parents, en 1987, nous avions beaucoup de travail avec les laitières et les loisirs n’étaient pas prioritaires. »
L’école de musique à 39 ans
Après le départ à la retraite de ses parents, au milieu des années 2000, Alain et son épouse vendent le troupeau, pour se concentrer sur les cultures. « Cela m’a permis de libérer du temps, poursuit-il. À trente-neuf ans, je me suis inscrit à l’école de musique, pour prendre des cours de guitare basse. J’en rêvais depuis très longtemps ! Quelques années plus tard, avec un batteur, deux guitaristes et cinq chanteuses, nous avons formé un groupe dans la commune. Le répertoire est large : variété française, standards internationaux, musiques du monde… Nous répétons le jeudi soir, l’ambiance est conviviale. J’attends ce moment de détente avec impatience, cette activité me sort de mon quotidien professionnel. Je suis le seul agriculteur et je côtoie des gens d’horizons et d’âges très différents. C’est vraiment enrichissant, car je peux ainsi parler d’autre chose que de mon métier. »
Le groupe se produit presque exclusivement dans la commune, lors de la Fête de la musique et de diverses manifestations. Deux week-ends de novembre, les musiciens jouent lors de soirées cabaret, organisées par le comité des fêtes de leur village, avec l’aide de bénévoles.
« C’est notre principal événement, souligne Alain. Ma femme et Nelly, ma fille, montent également sur scène, pour des danses ou des sketchs. Quant à mon fils Stendy, il s’occupe de la promotion des soirées. Cette année, j’ai participé, avec une douzaine d’amateurs, à un numéro de tambours sur des bidons, encadré par un professionnel. Beaucoup n’étaient pas musiciens. Cela m’a permis d’en initier quelques-uns. Même si ce n’était pas toujours simple, j’ai énormément apprécié cette expérience. Il est essentiel de garder du temps pour exercer et partager ses passions. Pour moi, c’est une question d’équilibre, tout comme les sorties en famille ou avec des amis. »