La solution connectée proposée par la Cooperl permet de nourrir individuellement chaque porc charcutier pour couvrir ses besoins nutritionnels au plus juste et ainsi gagner en performance. « Jusqu’à présent, nous avons toujours alimenté nos animaux en engraissement de façon collective. Avec ce projet, notre objectif est d’aller chercher un gain de 5 € par porc dès la première année », a annoncé Bernard Rouxel, président de la Cooperl, lors d’une conférence de presse au Space le 17 septembre 2024.
Prédiction des besoins
Son nom : Iris Feeding pour Individual Real-time Intelligent Solutions. « C’est l’aboutissement de plus de dix années de travail en recherche et développement », a poursuivi Denis Olivry, directeur de Cooperl Nutrition, qui y voit « une rupture encore plus importante que la généralisation du mâle entier ».
Pour y arriver, les services de la Cooperl ont travaillé sur différentes briques technologiques : celle de l’identification par puces RFID des porcs à l’engraissement pour connaître la quantité consommée par chaque individu, son poids, son potentiel de croissance, celle de la station d’alimentation pour peser, distribuer et mesurer ce qui est ingéré. « Mais ce n’est pas suffisant, il faut travailler avec l’intelligence artificielle pour capter la donnée, la retraiter avec un algorithme pour prédire son besoin et la bonne dose à fournir le lendemain. Et enfin élaborer un programme alimentaire unique pour chaque porc », indique Pierre Le Guilloux, directeur de Cooperl Equipements.
Gain de 5 € par porc
Le fait d’alimenter chaque porc au quotidien par rapport à son potentiel permet de réduire le gaspillage et donc d’abaisser le coût alimentaire. L’alimentation est optimisée durant tout l’engraissement. La Cooperl a calculé un gain sur le coût alimentaire de 4,1 € par porc et un autre de 1,60 € par porc apporté par la plus-value générée grâce à l’automatisation du marquage améliorant le pourcentage dans la gamme. « L’investissement représente un coût de 5 350 € par station, soit 0,70 € par porc compte tenu de l’optimisation des zones de couloirs, soit un gain final de 5 € par porc (1) », a détaillé la coopérative porcine.
La Cooperl met en avant d’autres bénéfices : le confort de travail grâce au marquage et donc un temps de travail optimisé. Sur le plan du bien-être animal, la configuration de la salle en différentes zones de vie permet de réduire le stress, offrant ainsi des conditions propices à l’arrêt de la coupe des queues. La station est également équipée d’une aide à la détection des animaux malades. Enfin, l’alimentation de précision limite les rejets azotés de 5 à 25 % selon les tests réalisés.

Le lancement commercial de l’Iris Feeding a été officialisé lors du Space 2024. Il fonctionne déjà sur la station expérimentale de la Cooperl à Hénanbihen (Côtes-d’Armor). D’ici à la fin de l’année, le logiciel va être installé dans deux ou trois élevages qui sont déjà équipés d’une station. Le système est adaptable dans du neuf ou en rénovation. L’investissement peut être progressif, salle par salle.
« L’Iris Feeding est la première phase de nos solutions connectées mais d’autres vont arriver dans les années à venir et ouvrent de nombreuses perspectives. D’ici à 2030, l’objectif est d’aller chercher un gain de 10 € par porc avec l’ensemble des solutions connectées que nous pourrons apporter aux éleveurs », conclut Denis Olivry.
(1) (4,1 + 1,6) – 0,70 = 5 €.