Quelles sont les incidences des facteurs précédant la première mise bas sur la carrière d’une truie ? C’est l’objet de l’étude menée par la Cooperl. La coopérative porcine s’est basée sur l’analyse de données de plus de 215 000 cochettes (1) de 272 élevages entre 2000 et 2023, et celles de 668 truies issues de son élevage expérimental, réformées entre juin 2016 et août 2022.
La durée de quarantaine, l’épaisseur de lard dorsal (ELD) et l’âge à la première insémination artificielle (IA) ont été les principaux critères analysés.
Quarantaine prolongée
« Il en ressort qu’une durée de quarantaine entre 65 et 94 jours est optimale pour préparer les cochettes », a indiqué Vivien Samson, de Cooperl Data Science, lors de la présentation des résultats aux journées de la recherche porcine le 7 février dernier. La prolificité au rang un est supérieure pour les cochettes ayant la durée la plus longue par rapport à la plus courte. En revanche, leur rang de portée à la réforme est en moyenne plus faible.
« Un temps de quarantaine prolongé va favoriser l’adaptation et le développement des cochettes pour assurer une bonne prolificité. Par contre, une durée trop importante entraîne un retard à la reproduction, ce qui induit une carrière plus courte. Cela peut alors réduire les performances en termes de prolificité sur l’ensemble de la carrière », analyse Vivien Samson.
Inséminer tôt
Le maintien d’un âge à la première IA fécondante inférieur à 278 jours est également un critère à considérer. « Nous avons observé que la prolificité est plus importante sur la carrière avec un âge en première IA plus précoce et que la réforme est plus rapide pour des truies avec une première IA retardée. Une insémination précoce est bénéfique si elle est effectuée sur une cochette qui a atteint une maturité reproductive suffisante », ajoute-t-il.
Donner une ELD optimale en sortie de quarantaine est plus complexe. « Les résultats ont montré que les cochettes les plus grasses ont davantage de retours en chaleur mais des carrières plus longues avec plus de porcelets produits, détaille Vivien Samson. Pour autant, les réserves corporelles doivent être suffisantes pour faire face aux lactations qui vont se succéder. »
Ces résultats mettent en évidence l’importance de la phase de préparation des cochettes, depuis l’arrivée en quarantaine jusqu’à la première mise bas, pour assurer des carrières longues et productives. « L’éleveur peut agir sur ces facteurs dans sa conduite quotidienne ou dans sa stratégie d’approvisionnement de cochettes », résume Vivien Samson
(1) Issues d’une application de suivi des performances et de la reproduction.