«Il y a trois ans, lorsque j’ai commencé à couper l’herbe au champ pour la faire consommer à mes vaches, je ne savais pas que cela s’appelait le topping ! » sourit Guillaume Vessard, installé à Miribel-les-Échelles, en Isère. Avec la totalité de la SAU en prairies naturelles, la valorisation de l’herbe est le leitmotiv de l’éleveur. La saison de pâturage débute dès la mi-mars, sur un parcellaire regroupé autour de l’exploitation. « Les vaches disposent au total de 15 hectares sur lesquels elles effectuent un pâturage tournant. Elles ne restent pas plus de deux jours sur le même paddock, et n’y reviennent qu’après vingt-cinq jours. » En mai, après deux rotations sur l’ensemble des parcelles, des hauteurs d’herbe importantes subsistent parfois. « Avant le troisième pâturage, je fauche l’herbe lorsqu’elle dépasse 17 cm, car je sais qu’il y aura des refus. Les vaches la consomment en totalité directement au champ,  et je n’ai pas besoin de broyer la parcelle après leur passage. »

Car le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles apprécient ! D’apparence simple, le topping nécessite cependant de réunir plusieurs conditions. « Le pâturage tournant est indispensable pour réussir, prévient Guillaume. Si les vaches restent plusieurs jours sur une même parcelle ou y reviennent trop fréquemment, l’herbe coupée ne sera pas appétante. » Autre point de vigilance : la météo. « Pour que la qualité du fourrage fauché ne se dégrade pas, il faut éviter la pluie. »

Avec l’herbe comme seule ressource fourragère, le topping permet à Guillaume davantage de sérénité en fin de printemps. « Mai et juin sont parfois délicats à gérer, car l’herbe est moins appétante, et sa pousse ralentit. Éviter les refus me permet de laisser l’herbe pousser dans d’autres parcelles, et d’obtenir une repousse régulière dans celles fauchées. »

À l’automne aussi

Après une première récolte de foin, les vaches disposent de 10 hectares de pâturage supplémentaires à l’automne. Là encore, Guillaume pratique le topping si nécessaire. « À cette période de l’année, les graminées sont moins appétantes qu’au printemps. Les vaches mangent le trèfle, et laissent le dactyle. Avec le topping, les parcelles sont bien valorisées et elles sont préparées pour les fauches de l’année suivante. »

Entre le printemps et l’automne, près de 10 hectares de pâture sont ainsi coupés tous les ans. « Cela n’occasionne pas de surcoût, et me permet d’exploiter au mieux mon système tout herbe, estime Guillaume. C’est ma manière de faire de l’affouragement en vert, mais au champ ! »