En septembre 2019, la Direction générale (DG) de la santé et de la sécurité alimentaire s’est rendue dans les élevages canadiens, afin « d’analyser le fonctionnement des systèmes de contrôle dans le secteur de la viande destinée à l’exportation vers l’Union européenne (UE) ». Dans ce contexte, la direction était chargée d’« évaluer la mise en œuvre des programmes nationaux visant à garantir que les viandes [de bovins et de porcins] proviennent d’animaux auxquels aucun stimulateur de croissance n’a été administré », décrit un rapport publié en mai 2020.
Si les garanties liées à la traçabilité et à l’admissibilitéà l’exportation vers l’UE peuvent s’avérer « globalement satisfaisantes » dans le secteur porcin, elles révèlent en revanche des « défaillances » au sein de la production bovine canadienne.
Des mesures correctives « inefficaces »
Selon le rapport de la DG santé et sécurité alimentaire, le système actuel mis en œuvre par les autorités compétentes « ne rend pas dûment compte des conditions réelles de structure et d’hygiène dans les établissements enregistrés au fédéral et figurant sur la liste des établissements autorisés à exporter » vers l’UE. En effet, « un seul des trois établissements visités par l’équipe d’audit pouvait être considéré comme pleinement conforme », souligne le rapport.
« La traçabilité des bovins admissibles à l’exportation vers l’UE repose principalement sur des documents de circulation et des certificats en version papier, dont on a constaté qu’ils étaient incomplets ou qu’ils contenaient des informations erronées », rapporte le service de la Commission européenne. « Les contrôles de traçabilité et d’admissibilité dans les exploitations ont également révélé des défaillances », complète-t-elle.
Une réévaluation « en urgence »
Devant ce constat, la DG santé et sécurité alimentaire a adressé une liste de recommandations aux autorités canadiennes. Parmi elles, figurent une « réévaluation en urgence de tous les établissements de transformation des aliments figurant sur la liste de l’UE à la lumière des dispositions juridiques canadiennes et des exigences supplémentaires de l’UE ». Tous les établissements qui ne sont pas pleinement conformes devront être exclus de la liste.
Afin de renforcer la traçabilité et de garantir l’admissibilité des animaux, le service de la Commission européenne recommande d’améliorer « la performance des bases de données sur les bovins » et les « contrôles effectués par les vétérinaires agréés ».
Pour la production porcine, si « plus de 95 % de l’ensemble des porcs sont exempts de ractopamine au Canada », la DG recommande tout de même « d’améliorer l’identification et la traçabilité des porcs vivants à l’aide d’un marquage, avec le code d’identification de leur exploitation de naissance, au moment où ils la quittent ».