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« Jamais les producteurs de pommes de terre n’ont eu une campagne de plantations aussi difficile. Jamais la future récolte n’a été aussi pleine d’incertitudes », tant quantitatives que qualitatives, assure le NEPG dans un communiqué daté du 1er juillet 2024. Le syndicat, qui représente les producteurs de pommes de terre du Nord-Ouest européen (Belgique, Allemagne, France et Pays-Bas), juge que les risques encourus par les producteurs « n’ont jamais été aussi élevés ».
Forte pression du mildiou
Le NEPG relève ainsi :
- Des conditions de plantation difficiles. « L’utilisation de plants coupés, les retards dans les plantations, les égermages multiples, les conditions de plantation difficiles et les nombreuses précipitations ont rendu l’ensemble de la saison de plantation et de levée très compliquée » ;
- Des problèmes de levée « fréquents » : « de quelques pour cent à plus de 80 % des plants ne germent pas, principalement en raison de pourritures, surtout en Belgique et aux Pays-Bas », illustre le NEPG ;
- Des champs détruits par les fortes pluies et inondations. Ces situations sont « fréquentes, surtout au Benelux et dans certaines parties de l’Allemagne (Bavière…) » ;
- La forte pression du mildiou. Celle-ci est « combinée à la résistance aux fongicides de certaines nouvelles souches de Phytophthora, la moindre disponibilité de fongicides et l’utilisation actuelle de variétés fritables et chipables trop sensibles ».
Appel à la prudence
En parallèle, le NEPG note une hausse des capacités de transformation en Europe (en particulier en France), et « un rapport entre offre et demande favorable aux producteurs ». Mais le syndicat se veut prudent. Il pointe une stabilisation, voire une baisse des ventes de frites surgelées et d’autres produits transformés, ainsi qu’une hausse de la concurrence sur le marché, « non seulement avec les Nord-Américains, mais aussi de plus en plus avec des pays émergents comme la Chine, l’Inde, la Turquie ou l’Argentine ».
Le syndicat estime ainsi que « les producteurs doivent être conscients de cette évolution lorsqu’ils planifient leur expansion ou leurs investissements à venir ».
Selon le NEPG, la hausse des surfaces de pommes de terre entre 2023 et 2024 pourrait être de « 4 à 6 % » sur la zone considérée. En France, cette hausse atteindrait 7,3 % pour les pommes de terre de conservation selon l’UNPT et le CNIPT.