« Rétablir une juste concurrence au sein de l’Union européenne » : c’est le sens de la demande de onze (1) organisations syndicales représentant les producteurs de plusieurs filières végétales françaises. Au travers d’un communiqué commun diffusé le 4 novembre 2024, elles s’unissent pour dénoncer, entre autres, l’interdiction française de certains néonicotinoïdes qui restent autorisés à l’échelle de l’Union européenne.

Situations d'« impasses »

Plusieurs filières qui « se battent à armes inégales face à leurs voisins européens » sont évoquées :

  • Betteraves. Les betteraviers ont subi « des pertes de rendement très importantes [en 2020], et depuis, craignent chaque année une forte pression des ravageurs qui viendrait anéantir la campagne » ;
  • Pommes de terre. Les producteurs de plants « sont également dans l’impasse, et assistent impuissants à des refus ou des déclassements de plus en plus importants » ;
  • Noisettes. 2024 pourrait « signer la fin de cette filière d’excellence », estiment les syndicats. Alors que l’Italie autorise l’usage de l’acétamipride pour lutter contre la punaise diabolique et le balanin, ces deux insectes « ont ravagé les deux tiers de la production française de noisettes en 2024 » ;
  • Fruits et légumes. Les organisations s’alarment : « La situation des producteurs français de noisettes préfigure celle de nombreuses autres filières », notamment en ce qui concerne la lutte contre les pucerons (pêches, nectarines, abricots, pommes, laitues, endives, choux…) et la punaise diabolique (kiwi) ;
  • Production de semences. « Certaines surfaces (radis, trèfle violet…) sont en chute libre faute de solutions de lutte efficaces contre les ravageurs », regrettent les onze organisations.

Deux propositions de loi

Cette déclaration intervient alors que des propositions de loi « visant à rendre aux agriculteurs français les mêmes moyens de protection des cultures que leurs concurrents européens » ont été déposées à l’Assemblée nationale et au Sénat. « C’est désormais à la représentation nationale de choisir où sera produite, demain, l’alimentation des Français », jugent les organisations syndicales.

Déjà en mai 2024, plusieurs syndicats s’étaient associés pour demander au Gouvernement de revenir sur l’interdiction de l’acétamipride, en réaction à un avis de l’Efsa.

(1) CGB (betteraves), Fnams (multiplicateurs de semences), FNP Fruits, Légumes de France, ANPP (pommes et poires), FN3PT (plants de pommes de terre), ANPN (noisettes), UNPT (pommes de terre), UFS (semenciers), Bik (kiwi), Pêches et Abricots de France.