Dans un rapport publié le 15 octobre 2024, Générations futures demande que la surveillance des métabolites de produits phytosanitaires soit renforcée dans les eaux. Selon Pauline Cervan, chargée de missions scientifiques et réglementaires de l’association, « 56 métabolites à risque ne sont pas surveillés, ni dans les eaux souterraines ni dans l’eau potable ». Générations futures estime que la surveillance est « très insuffisante » et « la pollution des eaux par les métabolites probablement très sous-estimée ».

L’organisme considère qu’au total, 79 métabolites sont « à risque », car susceptibles de dépasser le seuil de 0,1 μg/l dans les eaux souterraines. Cette concentration correspond à la limite de qualité pour l’eau potable pour les substances actives et les métabolites classés comme « pertinents » par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Il n’existe pas de seuils toxicologiques pour ces molécules.

Demandes aux agences régionales de santé

Pour Pauline Cervan, il y a en particulier un sujet autour du TFA, un métabolite potentiel des produits fluorés. « Il y a de nombreuses années de preuves qui disent qu’il y a un risque, indique-t-elle. Nous trouvons cela scandaleux que le TFA ne soit pas recherché » dans l’eau. Générations futures a déjà communiqué sur cette molécule récemment.

François Veillerette, porte-parole de Générations futures, explique que l’association va demander aux différentes agences régionales de santé (ARS) de rechercher les métabolites susceptibles d’être présentes dans leur territoire. Elle va également solliciter des rendez-vous avec les ministères de la Santé et de l’Environnement sur le sujet, et prévoit d’envoyer des courriers à l’Anses et au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).