Deux textes de la Commission européenne visaient à revoir les règlements concernant les limites maximales de résidus (LMR) de pesticides présents dans les denrées alimentaires destinées à la consommation humaine ou animale. Le 12 septembre 2024, les eurodéputés de la commission de l'environnement du Parlement se sont opposés aux propositions de l’exécutif européen, par l’adoption, à une large majorité, des deux objections présentées par les groupes Socialistes et Démocrates, Renew, Verts/ALE et la Gauche. Cette opposition concerne cinq molécules — carbendazime, thiophanate-méthyl, benomyl, cyproconazole et spirodiclofen —, dont la commission l'environnement propose de ramener à zéro les LMR (ou plus spécifiquement à la limite de détection).

Concurrence déloyale

Ces molécules, toutes les cinq interdites d’utilisation au sein de l’Union européenne, se retrouvent sur les produits importés tels que les agrumes, céréales et oléagineux. La commission de l'environnement estime que les LMR proposées par la Commission européenne sont encore trop élevées, « à des niveaux présentant un risque inacceptable pour l’homme et, le cas échéant, les animaux ». Elle déplore qu’un tel règlement permette « la poursuite des importations dans l’Union qui ne sont pas conformes aux normes que les agriculteurs de l’Union respectent », ce qui placerait les agriculteurs européens dans une situation de concurrence déloyale.

La Commission européenne avance pour sa défense que la révision qu’elle propose consiste en un maintien des LMR existantes, voire une diminution, qui respecte les seuils d’exposition sans danger pour les consommateurs définis par l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa). Enfin, les LMR proposées par la Commission permettent de garantir l’approvisionnement en soja d’importation pour l’alimentation animale, qui viendrait sinon à manquer en cas d’abaissement des LMR.