La Première Ministre, Élisabeth Borne, a présenté le nouveau plan « Ecophyto 2030 » le 27 février 2023 lors de sa visite au Salon international de l’agriculture. Objectif de ce plan annoncé par le président Macron le 25 février durant sa visite inaugurale : changer d’approche et de méthode pour donner plus de visibilité aux agriculteurs afin qu’ils ne se retrouvent pas dans des impasses. Le gouvernement entend ainsi renforcer ses efforts de recherche et ses investissements pour trouver des alternatives aux produits phytosanitaires les plus importants qui sont appelés à être retirés du marché lors des prochaines années. Ces alternatives seront agronomiques, génétiques, chimiques avec de nouveaux usages, des nouveaux outils, et de nouveaux produits et solutions pour mieux protéger les récoltes tout en préservant la biodiversité.
Prioriser les molécules les plus à risque
Le gouvernement a déjà identifié quelque 200 substances qui vont être soumises à un examen de renouvellement dans les cinq à six prochaines années. « L’objectif est maintenant de prioriser celles qui sont les plus susceptibles soit de sortir, soit de ne pas être renouvelées car l’entreprise ne veut pas redéposer de dossier. Le travail porte aussi sur l’identification des molécules pour lesquelles il n’existe pas vraiment d’alternatives qu’elles soient renouvelées ou pas. » Objectif : identifier un nombre restreint de molécules sur lesquelles il faudra renforcer le travail de recherche d’alternatives et anticiper le retrait éventuel de ces substances. Les instituts techniques et les entreprises de produits phyto devront prendre en compte des engagements dans leur plan de travail des prochaines années.
Travail collectif
Matignon insiste : « Ce nouveau plan Ecophyto 2030 sera construit avec tous les acteurs impliqués, agriculteurs, instituts techniques, recherche publique, chambres d’agriculture et les entreprises de produits phytosanitaires qui doivent aussi prendre leur part dans la recherche et le développement de produits alternatifs. » L’État sera aussi présent financièrement pour soutenir ce nouveau plan, dans le cadre de France 2030. Le montant de sa participation n’a pas été précisé.
Le nouveau plan d’alternative aux phytos devrait être lancé d’ici à cet été. Une nouvelle version du plan Ecophyto sera aussi présentée à la même période, sous le nom Ecophyto 2030. D’ici là, le ministère de l’Agriculture doit animer un groupe de travail avec l’ensemble des acteurs concernés pour notamment bâtir un « véritable plan de financement où chacun prendra sa part ». Les moyens pour l’agriculture biologique seront aussi renforcés.
« Pas de distorsion de réglementation »
La Première ministre a par ailleurs indiqué qu’en matière de produits phytosanitaires, « nous respecterons désormais le cadre européen, et rien que le cadre européen. Nous ne créerons aucune distorsion de réglementation pour nos producteurs, sauf en cas de force majeure, quand la santé publique est menacée. »