« 150 mètres, il n’en est pas question, a lancé le ministre à la journaliste Sonia Mabrouk, qui l’interviewait ce 4 septembre 2019 dans la matinale d’Europe 1. Il n’en a jamais été question. Personne ne le demande. [L’arbitrage du Premier ministre, NDLR] est clair. Il va y avoir une [consultation] publique dans les jours, les semaines qui viennent. Au 1er janvier 2020, des zones de non-traitement seront mises en place en France là où il n’y aura pas de chartes de riverains. »

« Un terrain de foot et demi »

La journaliste a essayé de mettre Didier Guillaume sur le gril, avançant des tensions entre le ministère de la Transition écologique et celui de l’Agriculture concernant le rayon de ces zones. Christiane Lambert s’exprimait sur le même sujet hier, et tenait un discours assez proche. « S’il devait y avoir des zones de non-traitement de 150 mètres autour de toutes les habitations, alors ce serait la plus grosse artificialisation des terres jamais obtenue, répond Didier Guillaume. 150 mètres, c’est un terrain de foot et demi. »

 

150 mètres, ce serait de la folie pour nos agriculteurs, interroge Sonia Mabrouk. « Pas pour nos agriculteurs, rétorque le ministre. Ce serait de la folie pour les consommateurs, parce que les agriculteurs ne seraient plus à même [d’assurer] notre autonomie alimentaire. » Avec à la clé des importations de produits agricoles.

L’exemple de la Corrèze

Le ministre s’est aussi appuyé sur l’exemple de la charte négociée en Corrèze avec les arboriculteurs. « Les gens s’étripaient, rappelle-t-il. Ils se sont mis autour de la table, ils ont mis en place une charte de riverains, et ils ont trouvé les dimensions. 150 mètres à certains endroits, peut-être, mais dans la plupart des cas, ce n’est pas là. » Didier Guillaume a aussi mis en avant les évolutions technologiques des matériels de traitement.

 

Et quand la journaliste est revenue à la charge sur l’arbitrage avec le ministère de la Transition écologique, Didier Guillaume a été tranchant : « La décision qui a été prise, elle est très claire. C’est la charte de riverains. Les élus, les agriculteurs, la population, les associations se mettent autour de la table dans tous les départements. S’ils tombent d’accord sur les zones de non-traitement, la charte s’appliquera. S’ils ne tombent pas d’accord, ce sera imposé par l’État. »