Dans un communiqué de presse du 2 novembre 2016, l’association Phyto-Victimes rappelle qu’un nouvel arrêté phyto remplaçant celui de 2006 est en préparation. « Certains représentants de la profession agricole souhaiteraient assouplir les notions qui étaient comprises dans l’arrêté du 12 septembre 2006. Pourtant, les études mettant en évidence l’impact de ces produits sur la santé des utilisateurs mais aussi des riverains sont nombreuses, et le rapport de l’Anses du 26 juillet dernier vient compléter celles-ci en montrant la sous-évaluation des risques pour l’utilisation des produits phytosanitaires sur la santé humaine », estime l’association.

Respecter la vitesse du vent

L’association Phyto-Victimes demande que « les délais de réentrée soient maintenus, voire allongés, en fonction de la toxicité des produits, notamment pour les CMR 1 et les perturbateurs endocriniens. De plus, il est indispensable de faire respecter la réglementation concernant la vitesse du vent telle qu’elle avait été définie lors du premier arrêté, soit une interdiction de traiter lorsque le vent est supérieur à 19 km/h (3 sur l’échelle de Beaufort). Ce point précis permet de limiter les risques de retrouver les molécules dans l’eau, dans l’air et chez les riverains. »

Différence entre riverains et lieux sensibles

Concernant la problématique des riverains, l’association juge « indispensable d’obliger les professionnels à s’équiper de moyens techniques limitant la dérive des produits. Il est essentiel pour nous que cet arrêté favorise l’usage de produits propres non toxiques ou de biocontrôle auprès des habitations, tout en établissant une liste de molécules ne pouvant être utilisées dans ces périmètres. L’arrêté devra également faire la différence dans sa réglementation entre riverains et lieux sensibles (écoles, hôpitaux…). »

 

L’association rappelle qu’il existe des solutions et évoque même que dans certains secteurs de production, « la mise en place de charte concernant l’utilisation des produits phytosanitaires entre riverains et professionnels permet de prendre en compte la santé et l’environnement sans remettre en cause la productivité ».

Une opportunité

« Aussi, nous appelons les responsables politiques de la santé, de l‘environnement et de l’agriculture à se positionner courageusement face à ce grand sujet qui nous concerne tous. Nous appelons également les responsables professionnels à montrer qu’il est urgent de faire évoluer les pratiques vers des modèles de production réduisant au maximum les produits phytosanitaires, en ne considérant pas cet arrêté comme une contrainte mais plutôt comme une opportunité de montrer que les professionnels ont pris conscience de la problématique des pesticides. »