Sur les pulvérisateurs récents, la régulation est de type DPAE, c’est-à-dire proportionnelle à l’avancement. La pression de pulvérisation est donc liée directement à la vitesse de travail. Le problème, c’est que les buses ne supportent pas de variations de vitesse supérieures à quelques kilomètres. Lorsque la vitesse augmente, la pression au niveau de la buse croît beaucoup plus rapidement et les gouttes se transforment en fines gouttelettes.

Ces gouttes trop fines ne se fixent pas correctement sur la végétation et sont très sensibles à la dérive. De même, lorsque les gouttes sont trop grosses parce que la vitesse diminue et avec elle la pression dans la buse, le produit ruisselle plus facilement, le nombre d’impacts par centimètre carré devient trop faible et le traitement n’est pas efficace. Dans ces conditions, il devient difficile de garantir le respect de la ZNT, en particulier dans les parcelles escarpées où la vitesse diminue lorsque la pente augmente.

Un solénoïde
dans la buse

La solution pour réduire les problèmes liés aux variations de vitesse est de commuter automatiquement les buses. Cette technique est proposée par la plupart des constructeurs mais son intérêt dans cette application précise est limité par le temps de latence nécessaire pour effectuer le changement de buse.

Pour pallier ce problème, plusieurs constructeurs emploient une solution encore plus sophistiquée qui consiste à remplacer les anti-gouttes à l’intérieur des buses par des solénoïdes, en utilisant le principe des pulsations à modulation de fréquence (PWM : Pulse Width Modulation). Cette solution permet de dissocier la pression de pulvérisation et le débit des buses, donc la taille des gouttelettes. Le fonctionnement du solénoïde à l’intérieur de la buse peut être comparé à celui d’un injecteur sur un moteur.

Le solénoïde est un composant qui converti une énergie électrique en énergie mécanique. Il est formé d’un corps ferreux entouré d’une bobine de cuivre. L’application d’un courant sur la bobine de cuivre crée un champ magnétique qui fait bouger la pièce en fer. C’est ainsi que le solénoïde fournit un grand nombre de pulsations par seconde qui se convertissent en ouverture et fermeture de la buse. C’est cette fréquence qui est modifiée pour s’adapter à la variation de vitesse.

John Deere utilise deux solénoïdes sur les buses de son dispositif ExactApply. Ils fonctionnent en opposition de phase à une fréquence de 30 Hz, c’est-à-dire qu’ils s’ouvrent et se ferment jusqu’à trente fois par seconde.