Les adjuvants font partie de la panoplie des outils utilisés pour maximiser l’efficacité des désherbages de sortie d’hiver. Selon la famille à laquelle ils appartiennent, ils assurent une meilleure pénétration du produit, l’étalement ou la rétention sur le feuillage, et limitent la dérive.

1 Les huiles pour l’imperméabilité

« En matière de pénétration, les huiles minérales (Végélux Pro…) ou végétales (Actirob B, Mix In...) sont incontournables, déclare Benoît Bon, conseiller indépendant de la société SC2, dans la Vienne. Elles s’utilisent en priorité sur des plantes peu mouillables, comme les graminées cultivées ou adventices. » Les huiles désorganisent les cires épicuticulaires destinées à augmenter l’imperméabilité des plantes et à réduire les pertes d’eau. Elles favorisent également l’étalement des gouttelettes.

Si les huiles ont d’abord été employées, avec succès, associées aux antigraminées foliaires de la famille des fops et des dims, elles ont ensuite contribué aux performances des sulfonylurées de sortie d’hiver, de type Atlantis WG, Archipel, etc. Les résultats d’essais conduits par Arvalis concluent tous à un gain d’efficacité d’une dizaine de points, lorsque ces produits sont combinés à une référence du marché, comme Actirob B à 1 l/ha. En revanche, employée à mauvais escient, l’huile peut entraîner de sévères phytotoxicités. C’est le cas avec les désherbants racinaires, car elle provoque une absorption foliaire de l’herbicide, que la céréale a du mal à détoxifier. Le mélange est également proscrit avec les fongicides systémiques, car il provoque d’importantes brûlures des feuilles, qui affectent le rendement.

2 Les humectants en complément

Il est possible d’accroître l’efficacité de l’association herbicide + huile en ajoutant un humectant à base de sulfate d’ammonium à 1 l/ha (Actimum, SAM 40…). « Cet adjuvant ne remplace pas l’huile ni les mouillants, prévient Benoît Bon. Il capte l’humidité de l’air, permettant ainsi de conserver plus longtemps les gouttes de pulvérisation en phase liquide, en évitant une dessiccation trop rapide. S’il permet, certains printemps secs, de travailler en conditions limites, il est toujours préférable d’intervenir en conditions climatiques optimales (hygrométrie > 70 %, température > 10 °C, absence de vent), que l’on rencontre souvent la nuit et en début de matinée. »

3 Les mouillants avec les produits de contact

L’offre de ces spécialités, destinées avant tout à étaler et accrocher les gouttelettes à la cible, est toujours plus abondante (Héliosol, Gondor, Silwet L-77, Break Thru S 240, Surf  2000…). Ces adjuvants procurent un net avantage sur toutes les adventices aux feuilles peu mouillables, graminées, mais aussi pois, soja, colza, chénopode, renouée des oiseaux. « Ils sont particulièrement recommandés avec les produits de contact et ceux formulés WG (granulés dispersibles), atteste Benoît Bon. Y compris les fongicides tels que le chlorothalonil. »

Peu utilisés avec les insecticides, ils trouvent néanmoins un intérêt avec les volumes de bouillie inférieurs à 100 l/ha, où ils améliorent la couverture de la plante. C’est particulièrement vrai dans les cultures à forte biomasse comme le pois, dans la lutte contre les pucerons, ou contre les méligèthes sur colza.