En cette fin juin, c’est sur un des bâtiments de François Brauer, de Distroff, que le robot laveur est entré en action. L’agriculteur est aussi le trésorier de la Cuma de l’Arc, qui regroupe une trentaine d’adhérents dans le nord-Moselle. C’est elle qui a investi dans ce matériel. François, lui, a fait installer 1 900 m² de panneaux photovoltaïques sur trois bâtiments il y a un an. C’est sur la plus grande toiture, 60 x 14 m, que l’agriculteur a mis ce jour-là le robot en service. Il le dirige via un boitier de télécommande, depuis la plateforme de levage sur laquelle il est installé, tout près du bord inférieur du toit. Il profite de la pluie de la nuit, qui améliore les performances de la machine. Son utilisation implique que la pente ne soit pas supérieure à 30 %. Chez François, elle est de 21 %. Il précise que la prise en main est facile, un quart d’heure suffisant à se familiariser avec la télécommande. « La seule difficulté réside dans la surveillance du tuyau qui fait ici 50 m, entre l’arrivée d’eau et le robot, souligne-t-il. Il faut veiller à ce qu’il ne s’emmêle pas dans les brosses et être réactif. » La machine est équipée d’un système antichute grâce à des capteurs de vide. Elle doit toujours être utilisée dans le sens perpendiculaire à la pente.

La Cuma, propriétaire du robot, refacturera son utilisation aux huit agriculteurs impliqués dans cette utilisation commune. Soit l’équivalent de 1,75 ha de surfaces à nettoyer. Le coût de l’outil est 23 000 € HT auxquels il faut ajouter l’achat d’une remorque (5 200 €), et l’ensemble adoucisseur-appareil pour osmose inverse pour 8 000 €. La remorque permettra de déplacer l’ensemble sur les chantiers de nettoyage. « Osmoseur et adoucisseur sont indispensables pour éviter que l’eau ne soit chargée en minéraux et en calcaire et ne laisse des traces sur les panneaux, précise l’agriculteur. Le coût de revient grâce à l’achat par la Cuma est de 0,40 €/m2 alors que la prestation de services nous serait revenue à 1,10 €/m2 . »
Une heure pour 1 000 m2
François s’est intéressé au système, avec deux autres adhérents de la Cuma, lorsqu’ils ont appris qu’un agriculteur fournisseur d’électricité avait vu sa production augmenter de 20 % après lavage de ses panneaux. Le robot est de marque Robsys. Il a été acheté chez Power ENRobsys, filiale de Power Energie, installateur de panneaux basé en Alsace. Il fait 1,2 m de large et pèse 65 kg. Les brosses en nylon fonctionnent dans le sens inverse de l’avancement. « Il faut assurer un double passage, précise l’utilisateur du jour, pour que le résultat soit correct. Il faut compter environ une heure pour nettoyer 1 000 m². Le vent n’est pas gênant. En revanche, la surface ne doit pas être trop chaude pour éviter que les panneaux ne sèchent trop entre deux passages. Idéalement il faudrait pouvoir nettoyer le matin après la rosée. La consommation d’eau est l’équivalent d’un verre par mètre carré, un volume légèrement variable selon la vitesse. Après utilisation il faut bien nettoyer la machine, soulever les capots pour les faire sécher. Le matériel s’use peu. Le vendeur estime qu’il faudra changer les brosses au bout de 5-6 ans. » Par la suite François va équiper le robot d’une GoPro afin de bien surveiller certaines zones difficilement visibles, comme le haut de la toiture. Certains agriculteurs, lorsqu’ils ont de très grandes surfaces à nettoyer, utilisent un drone. Désormais, François Brauer pense passer le robot deux fois par an sur ses panneaux.