La fièvre catarrhale ovine (FCO) a occulté les thèmes prévus dans les débats du congrès de la Fédération nationale ovine (FNO) qui s’est tenu les 12 et 13 septembre à Troyes, dans l’Aube. Entre le sérotype 6 qui arrive du nord-est et qui progresse vers le sud et le sérotype 8 qui remonte du sud vers le nord, « les répercussions sur les trésoreries sont déjà très importantes, souligne Brigitte Singla, secrétaire générale de la FNO. Il ne faut pas sous-estimer l’impact sur l’humain. Pour les éleveurs qui étaient déjà au bout du rouleau, c’est le coup de grâce. La situation est terrible pour les jeunes qui démarrent dans le métier. »

Anticiper l’arrivée des maladies vectorielles

La crise risque de peser le déclin de la production. « Il y a des exploitations qui ont déjà dépensé 3 000 à 4 000 € de frais vétérinaires, alors que le revenu moyen dépasse à peine 20 000 € par an, ajoute Emmanuel Fontaine, éleveur dans l’Aisne et membre du bureau. L’urgence est la disponibilité des vaccins, estime-t-il. Et à plus long terme, il s’agira de mettre en place une veille sanitaire européenne pour anticiper l’arrivée de ces maladies vectorielles. »

Un éleveur belge approuve l’idée et précise qu’en Wallonie l’impact des pertes directes de la FCO est estimé à 200 millions d’euros.

Activation de la réserve de crise

« C’est un plan Marshall dont notre filière a besoin alors que moins de 50 % de l’agneau consommé en France est produit sur notre territoire », s’est exclamé Michèle Boudoin, présidente de la FNO.

Christophe Clergeau, député européen et vice-président de l’Alliance progressiste et socialiste et démocrate, a pointé le manque de réactivité de la France alors que nos voisins du Nord vaccinaient leurs animaux au début de l’année. « Nous avons demandé l’activation de la réserve de crise à l’échelle européenne pour pouvoir intervenir sur cette crise que nous prioritaire », a-t-il ajouté.

« Nous allons avoir besoin d’une vision globale et précise des pertes a aussi indiqué Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. Chacun doit déclarer ses pertes et ses suspicions. »

Marie-France Malterre