Dans l’État de New York, une équipe de chercheurs a évalué l’efficacité de « la toute première .dissémination en plein champ d’un papillon génétiquement modifié », le Plutella xylostella, ou teigne des crucifères. Cet insecte, qui vit sur toutes les brassicacées, provoque des dégâts importants sur les cultures de choux. L’objectif de la modification génétique réalisée est de rendre une partie de la descendance de l’insecte non viable (lire l’encadré).

 

Selon l’étude qui relate cette expérimentation, publiée le 29 janvier 2020 dans la revue Frontiers in Bioengineering and Biotechnology, les résultats obtenus sont « prometteurs pour la protection future des cultures de crucifères », car la souche modifiée a un comportement au champ similaire à celle qui ne l’est pas. Un point intéressant pour la lutte contre cet insecte, qui a développé des résistances à plusieurs insecticides. La stérilisation par irradiation a été écartée car elle provoque une perte de vigueur.

« Immense potentiel »

Précédemment, des tests sous serre avaient déjà été réalisés. Les scientifiques avaient conclu à l’efficacité du contrôle de la population des ravageurs, sans apparition d’une résistance à un insecticide. « Une situation gagnant-gagnant pour la lutte antiparasitaire », Oxitec, l’entreprise britannique qui a déposé le brevet pour la technologie, dans son communiqué.

 

Cité dans ce communiqué, Neil Morrison, coauteur de l’étude et responsable de l’agriculture à l’Oxitec, estime qu’il s’agit d’une « technologie passionnante » avec un « immense potentiel » pour la lutte antiparasitaire.

 

« Avec des rejets prolongés, la population de ravageurs est supprimée de manière ciblée et écologiquement durable », ajoute le communiqué de presse. Les chercheurs assurent qu’après l’arrêt de dissémination, les insectes génétiquement modifiés « déclinent et disparaissent de l’environnement en quelques générations ».

 

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