«Le prix du lait payé par Friesland Campina en octobre 2017 est de 41,75 €/100 kg, base TP 34 et TB 44 », affirme Christophe Perrot, chargé de mission à l’Institut de l’élevage (Idele). Mais la coopérative néerlandaise s’inquiète aujourd’hui du caractère incitatif de ces prix à produire davantage (lire l’encadré ci-dessous).

Depuis fin 2016, les Pays-Bas sont contraints à réduire leurs émissions de phosphore, « après plus de deux ans de dépassement du plafond d’émission autorisé par la Commission européenne », précise Sylvain Foray, du service environnement de l’Idele.

Droits à phosphates

Le respect de ce « plafond phosphore » est l’une des conditions au maintien de la dérogation à la directive nitrate. Celle-ci fixe un plafond d’azote organique de 230 kg/ha épandable pour les élevages situés en zone sableuse, et de 250 kg pour les autres élevages, au lieu de 170 kg prévus. « Le non-renouvellement de la dérogation nitrates en fin d’année pourrait entraîner une diminution de 30 à 40 % du cheptel », estime, pour sa part, Christophe Perrot.

Pour réduire leurs émissions de phosphore, les Pays-Bas ont engagé des mesures d’encouragement à la cessation d’activité, d’abaissement de la teneur en phosphore dans les aliments concentrés, et de réduction du cheptel.

De janvier à juillet 2017, l’Idele enregistre une progression des abattages de vaches de 27 %, et la Commission européenne table sur un repli de la production laitière de 1,5 % en 2017. À partir du 1er janvier 2018, un système de droits à phosphates par exploitation devrait voir le jour. « Ces « quotas » permettront de stabiliser les émissions de phosphore, commente Christophe Perrot. Pour leur achat, la Rabobank préparerait déjà des solutions de financement clé en main. »

Vincent Guyot