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millions de tonnes de blé dur ont été récoltées cette année dans le monde contre 35 millions de tonnes pour sa moyenne quinquennale.

Le marché du blé dur restait très tendu fin août, avec un prix départ OS (1) aux normes à 450 €/t le 27 août 2021, contre 260 €/t à la récolte en juillet !

En cause : les conditions météo en Amérique du Nord et en Europe. La chaleur et la sécheresse au Canada, premier producteur mondial, a pénalisé les cultures.

Moins de disponibilités au Canada et aux États-Unis

Selon le rapport StatCan du 30 août, la récolte est estimée à 4 millions de tonnes, soit 39 % de moins par rapport à 2020. Le disponible exportable sera plus faible que les années passées, où il atteignait 4,5 millions de tonnes. Les États-Unis ont connu les mêmes soucis météo et manquent de disponibilité, avec une production évaluée à 1 million de tonnes.

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« Du blé canadien devrait donc être vendu aux États-Unis, si bien que les exports vers les autres pays seront plus faibles », explique Matthieu Killmayer, animateur de la filière blé dur chez Arvalis. Notamment vers l’Europe, où en plus la production est moyenne cette année, ce qui pèse davantage sur les prix.

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La production française en retrait

En France, la collecte ne de­vrait pas dépasser 1,4 million de tonnes, contre­ plus de 1,5 million de tonnes les autres années (sauf en 2020), du fait de mauvais rendements et de sur­faces plus faibles. Des problèmes de qualité sont aussi à déplorer (voir l’encadré ci-dessous).

Au final, la production mondiale 2021 est estimée à 32 millions de tonnes contre 35 millions de tonnes en moyenne quinquennale. « C’est le plus bas chiffre depuis la récolte 2015 », indique Matthieu Killmayer. Avec 48 millions de tonnes, l’offre de cette campagne (production, stocks…) est aussi la plus faible des quinze dernières années après celle de 2007-2008.

Des stocks faibles

Les stocks de fin de campagne 2020-2021 sont au plus bas, à 9,5 millions de tonnes, proches des situations de juin 2013 et 2015, notamment pour les principaux exportateurs (Canada, États-Unis), ainsi qu’en Algérie et au Maroc. Une situation instable, sensible aux problèmes météo de cet été. Les stocks de fin de campagne 2021-2022 sont, eux, anticipés à 10,1 millions de tonnes. Ils restent toutefois inférieurs de plus de 6 % à la moyenne 2009-2020.

Isabelle Escoffier

(1) Organismes stockeurs.