Alors que la crise sanitaire impose de respecter les gestes « barrières », le carnet de travaux qui s’échange entre adhérents d’une Cuma ou entre le chef d’exploitation et son chauffeur représente, en plus de son caractère désuet, un risque de transmission du virus. Il est peut-être temps d’opter pour une solution automatique et sans contact : la balise connectée.
Développée par un agriculteur
Alternative économique à la télématique proposée par les tractoristes, la balise est un petit boîtier connecté qui se place sur l’outil.
Fliegl a présenté la première solution en 2015 avec le Beacon, mais c’est Karnott, un modèle développé par l’agriculteur Antoine Dequidt, qui a démocratisé le système, en particulier dans les Cuma. Karnott s’installe sur les tracteurs et les outils. Il possède un aimant puissant qui facilite sa mise en place. Il enregistre les informations de durée, de distance et de surface. Un gyroscope et un accéléromètre y sont intégrés.
Dès qu’un mouvement est détecté, le boîtier se met en marche. Il n’y a pas besoin de l’allumer. Pour que le système de suivi des travaux fonctionne, un boîtier doit être placé sur le tracteur et un autre sur l’outil. Le premier est branché à l’allume-cigare. Équipé en GPRS, c’est lui qui communique avec la plate-forme d’échange de données. Au démarrage du chantier, les boîtiers communiquent entre eux, aucune procédure particulière n’est à effectuer.
Sur le même principe, le spécialiste de la télémétrie Samsys propose, quant à lui, des balises qui identifient le chauffeur, en plus des trackers pour l’outil et le tracteur. L’ajout de ces capteurs offre un maillage plus précis et plus sûr des mouvements et du travail des machines et de leurs chauffeurs.
Suivre les performancesdu chauffeur
Les boîtiers sont connectés entre eux afin d’identifier quelle machine est attelée sur quels tracteurs et quel chauffeur assure le chantier. Les informations sont transmises à la plate-forme sans saisie. Le croisement de ces informations permet de connaître la consommation de gasoil pour deux machines combinées, dans le but d’améliorer les performances. Ces applications étant plutôt destinées aux ETA et Cuma, le prestataire bénéficie d’un code d’accès à la plate-forme pour son client. L’agriculteur peut donc disposer du bilan des travaux effectués chez lui. Il récupère les données pour les transmettre à d’autres applications d’aide à la décision grâce à Agrirouter.
Créer sa propre balise
De son côté, Fliegl continue de développer ses trackers Beacon. Basé sur un fonctionnement identique, le Counter SX intègre en plus le transfert de données par Sigfox et la capacité de stockage d’informations. Équipé de son propre module GPS, le Counter SX n’est pas dépendant d’un smartphone et fonctionne en autonomie. Le logiciel est ouvert, c’est-à-dire que n’importe quelle personne capable d’écrire un programme informatique peut développer une application pour le Counter, par exemple le comptage de balles sur une presse ou encore le nombre de piquets mis en place par un enfonce-pieux.
Corinne Le Gall