« La situation générale s’est améliorée entre juillet et août avec 19 % des points d’observation au-dessus des normales mensuelles (10 % en juillet), a fait savoir le jeudi 14 septembre 2023 le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Même si la situation générale observée en août est la meilleure depuis février 2023, les niveaux sont majoritairement inférieurs aux normales de saison : 62 % des niveaux restent modérément bas à très bas (72 % en juillet) et 18 % sont très bas (20 % en juillet). »
Amélioration sur le tiers nord
L’état des nappes est globalement plus favorable que celui observé l’année dernière, en août 2022, où 77 % des niveaux étaient mesurés sous les normales. Le contraste local est en revanche davantage présent cette année. Sur le tiers nord du territoire, la situation s’améliore notamment sur les nappes les plus réactives. Plusieurs nappes présentent ainsi des situations favorables, avec des niveaux modérément hauts par rapport aux mois d’août des années antérieures :
- Les niveaux de la nappe de la craie marneuse cénomanienne du littoral d’Artois-Picardie demeurent modérément hauts, à la suite d'une recharge très excédentaire en 2022-2023 ;
- Les nappes du socle du Massif armoricain ont enregistré des épisodes de recharge durant le printemps et l’été et les niveaux sont modérément hauts ;
- Les niveaux des nappes des calcaires jurassiques de Lorraine et de la Côte des Bar sont modérément hauts, grâce aux pluies excédentaires de juillet et août.
Sous les normales sur le sud
Sur les deux tiers sud du pays, nombre de nappes présentent des situations peu favorables avec des niveaux très bas par rapport à tous les mois d’août des années précédentes, du fait d’un déficit pluviométrique très marqué ces derniers mois ou ces dernières années :
- Les nappes inertielles plioquaternaires et miocènes du Sundgau, du Dijonnais, de la Bresse, de la Dombes, du Nord Isère et du Bas-Dauphiné affichent des niveaux bas à très bas, du fait de plusieurs recharges hivernales successives peu intenses et d’un comportement très inertiel ;
- Les niveaux des nappes alluviales de la Côte d’Azur sont très bas, la recharge en 2022-2023 ayant été insuffisante et la vidange s’étant poursuivie tout l’été ;
- Les nappes alluviales de l’Hérault et de l’Orb enregistrent des niveaux très bas, les pluies efficaces étant déficitaires depuis 2022 ;
- Les nappes de l’aquifère multicouche du Roussillon connaissent une situation inédite, avec des niveaux bas à très bas. Les précipitations et la limitation des prélèvements semblent avoir un effet bénéfique, mais souvent localisé et très insuffisant pour compenser les déficits accumulés depuis 2022.
Tendances à la baisse
Les tendances des nappes devraient rester orientées à la baisse jusqu’à la période d’étiage (basses eaux), qui s’observe habituellement entre la mi-octobre et novembre. En septembre, l’état des nappes dépendra essentiellement des pluies efficaces locales et de la sensibilité de la nappe. « Sur les deux tiers sud, les pluies efficaces devraient tout d’abord permettre d’humidifier les sols et bénéficier à la végétation, avant de réussir à s’infiltrer en profondeur », considère le BRGM.
Et d’insister : « L’étiage de 2023 devrait être particulièrement sévère sur les nappes du couloir Rhône-Saône et du pourtour méditerranéen. La situation devra être particulièrement surveillée sur les nappes qui affichent actuellement des niveaux sous les normales mensuelles ainsi que sur les secteurs fortement sollicités par des prélèvements. »