ÀMeaux, en Seine-et-Marne, les transports de l’agglomération roulent avec du gaz local. Étienne Proffit est associé avec un autre agriculteur de l’installation Biogaz Meaux, mise en service en 2016. Celle-ci alimente l’équivalent de la consommation en gaz de 2 000 foyers par an. Elle doit bientôt passer de 140 m3/h à 250 m3/h de biométhane injecté dans les réseaux.

Les Cive, cultures intermédiaires à vocation énergétique (1), alimentent 60 % du méthaniseur, qui absorbe 10 800 tonnes de matière sèche par an (soit 30 t/jour). Les Cive d’été (100 ha de maïs) et d’hiver (50 ha d’orges) sont gérées comme des couverts avant d’être ensilées. Des pulpes de betteraves (30 %), des résidus de silo, des invendus de fruits et légumes et des drêches de bière (10 %) complètent l’approvisionnement.

Tarifs sur quinze ans

En Île-de-France, les gaz verts représentent l’une des premières sources d’énergie renouvelable. La Région ambitionne d’atteindre 7 TW de biométhane injecté par an d’ici à 2030. Sur les cent trente-cinq projets franciliens de méthaniseurs en réflexion, les trois quarts sont agricoles. Une baisse des tarifs de rachat, comme évoquée dans la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), nécessiterait de baisser de 30 % les coûts de productivité en quatre ans. C’est une douche froide pour les agriculteurs qui montent actuellement des projets. « La fixation des tarifs de rachat à 67 €/MWh sur quinze ans sécuriserait les investissements », défend Cécile Mousset, chef de projet biométhane pour GRDF en Île-de-France. Les porteurs de projet financent 80 % des installations, dont le coût est estimé entre 4 et 5 millions d’euros.

Pauline Bourdois

(1) Les Cive sont à différencier des « cultures dédiées », limitées à 10 % en Île-de-France et à 15 % au niveau national.