Pieter-Jan Franco, à la tête de l’entreprise Franco & Zoon, est installé à Lissewege en Belgique. En 2023, il a investi dans une épierreuse-laveuse-hacheuse de betteraves afin de répondre à une demande croissante de ses clients. En effet, pour faire face au contexte climatique, de nombreux éleveurs ont décidé d’intégrer des betteraves fourragères dans leur ration.

C’est après avoir assisté à différentes démonstrations que l’entrepreneur s’est tourné vers l’Elephant, fabriquée par Cross. « Je cherchais une machine avec un gros débit de chantier. Je partais plutôt sur le modèle Rhino, mais après avoir vu les capacités de l’Elephant en Irlande chez Cross, j’ai changé d’avis. D’autant plus que l’Elephant mesure 50 cm de plus que sa petite sœur, mais offre un débit de chantier de 20 tonnes supérieur. »

20 m de longueur

Avant de se rendre sur une exploitation avec sa machine, Pieter-Jan Franco fait un premier repérage du site car avec son envergure, l’Elephant ne passe pas partout. En effet, celle-ci mesure 3,3 m de hauteur, pour 2,5 m de largeur et 20,1 m de longueur avec le tracteur. Ce dernier, un T7040 New Holland, n’a d’ailleurs pas été choisi au hasard, car même s’il n’y a pas besoin de beaucoup de puissance, le gabarit et le poids de 20 tonnes nécessitent 150 ch au minimum pour tirer l’ensemble en sécurité.

La masse de la machine impose également que l’espace de travail soit doté d’un sol parfaitement stabilisé, comme une dalle en béton. « Lorsque la machine n’est pas chez un client, elle est utilisée à poste fixe chez moi. J’ai aménagé une zone spécifique où les agriculteurs des environs peuvent venir à tour de rôle laver et hacher leurs betteraves », précise-t-il.

13 000 litres d’eau

« Quand j’arrive sur un chantier après avoir dételé la machine, je commence par la mettre d’aplomb à l’aide de huit béquilles présentes sous le châssis. Une fois l’Elephant positionnée, je verrouille manuellement l’alimentation hydraulique de chacune des béquilles pour éviter toute pression de fuite. Après cette étape primordiale, je remplis la machine d’eau à l’aide d’une pompe d’irrigation ou d’une tonne à lisier, selon l’équipement du client. Il faut absolument une grosse alimentation avec un fort débit, car il y a 13 000 litres d’eau à apporter. Je préfère utiliser une tonne à lisier pour que le remplissage s’effectue en cinq minutes », indique l’entrepreneur.

Un produit moussant est ajouté à l’eau afin d’éviter les projections. Au début, l’eau est propre puis, au fur et à mesure de l’avancement du chantier, elle se charge en terre. Une étape de rinçage supplémentaire devient donc indispensable. À cet effet, quatre buses sont installées au-dessus du tapis de sortie. « Celles-ci sont alimentées par une autre source et je peux choisir d’en ouvrir deux ou quatre. À la fin du chantier, je prends le temps de vider l’eau et je laisse tourner la machine pour que le plus gros des résidus s’évacue. Ce n’est qu’une fois chez moi que je la lave complètement », explique Pieter-Jan Franco.

Épierrer, laver et hacher

La machine est composée de plusieurs modules. À l’arrière se trouve le moteur JCB 100 qui entraîne, au travers d’une centrale hydraulique tous les éléments de l’Elephant. Collée au moteur se trouve la trémie de réception. D’une capacité de trois tonnes, elle est composée de grilles pour évacuer les plus grosses pierres ou mottes de terre.

Un tapis transporte ensuite les racines dans un cône rempli d’eau. Les pierres sont séparées par gravité car les betteraves flottent. Ces dernières sont alors envoyées dans un tambour rotatif qui se charge de les laver en les faisant tourner dans l’eau. Une télécommande sert à activer le tapis d’alimentation et le tapis d’évacuation des betteraves. La vitesse de ces derniers est réglable à l’aide d’un limiteur de débit présent en haut de la machine.

« Je gère en fonction de l’approvisionnement de la trémie pour veiller à ce que la machine soit toujours en charge. Je tiens à ce qu’il y ait toujours deux personnes autour de la machine, une en haut pour contrôler que tout se passe bien et une seconde en bas pour gérer la plupart des fonctions. Comme ça en cas d’urgence ou de problème, il n’y a pas à monter ou à descendre rapidement sur l’Elephant », précise Pieter-Jan Franco.

Deux opérateurs

À la fin de ce processus, la terre et les déchets sont évacués dans un bac par un tapis racloir situé au fond de la cuve. Les betteraves, quant à elles, sont transportées par un tapis jusqu’au broyeur, qu’il soit activé ou non. « Le client choisit la finesse de broyage. La taille va d’une balle de golf à des copeaux. Généralement, par rapport au poids à l’entrée, il y a 10 % de la masse qui part en tant que déchet. Le tapis me permet de vider directement dans une remorque ou dans un silo. Je peux même remplir des bennes de poids-lourds si nécessaire. En moyenne, je tourne à 80 t/h de betteraves hachées. Ce débit de chantier peut monter à 100 t/h dans les bonnes conditions et sans s’arrêter », conclut Pieter-Jan Franco.