À la ferme de la Distillerie, les vaches ne regardent pas passer le train, mais voler le robot d’alimentation. En effet, ce dernier se déplace dans les différents bâtiments de l’exploitation à plusieurs mètres de hauteur, suspendue sur un rail. Située à quelques kilomètres de la France dans le village belge de Macquenoise, l’exploitation de 180 vaches laitières s’est dotée de ce système pour faciliter la mise en place du robot d’alimentation dans les bâtiments existants.
Avec l’agrandissement du troupeau en 2018, la distribution de la ration a dû être revue. Elle était jusque-là effectuée avec un mélange au godet, sans réelle pesée. Ce n’était pas spécialement un choix des éleveurs, mais une contrainte due aux couloirs d’alimentation, indique Quentin. « Ils étaient en cul-de-sac et très étroits. C’est pourquoi nous distribuions avec notre chargeuse. » Cependant, modifier l’existant n’est pas toujours facile, poursuit l’éleveur.
« L’agencement du bâtiment est compliqué. Il est formé de deux parties non alignées, nous empêchant d’avoir un couloir central. Nous avons donc écarté les mélangeuses classiques. » Benoît, son père, continue « Un couloir de chaque côté n’était également pas possible car le bâtiment est bas aux extrémités. De plus, deux couloirs auraient engendré la suppression d’une rangée de logettes. »
Trouver la bonne solution

Les agriculteurs se sont alors intéressés aux robots d’alimentation. En effet, leur petit gabarit est compatible avec des couloirs plus étroits. Ainsi, toutes les rangées de logettes peuvent être conservées. Parmi les différents modèles, le Triomatic HP de Trioliet a tout de suite fait mouche aux yeux de Quentin. « Nous avons dû installer la cuisine à 1,60 m en contrebas par rapport à l’étable, avec une montée extérieure. Un robot sur roues aurait eu des soucis lors de cette montée. Notre choix s’est donc porté sur la version HP du Triomatic, accrochée au plafond et pouvant travailler sur deux étages. » Cette machine est effectivement suspendue par deux chaînes, fixées à un rail en acier, situé au plafond du bâtiment. Un système de poulies agit sur ces chaînes, pour faire monter ou descendre le bol selon les besoins.
Une installation orchestrée
Une fois la solution trouvée, place à l’installation. Quentin revient sur cette période, « Trioliet a quasi tout géré. Que ce soient les plans du circuit de la machine ou ceux des rails. Ensuite, nous avons fait plier les poutres IPN, comme indiqué par le constructeur, pour réaliser les rails. Leur installation a été faite par l’entreprise du bâtiment qui a renforcé les supports. Enfin, Trioliet a installé les autres éléments puis les a tous connectés. »

Concernant la cuisine, l’exploitation utilise le modèle T 30, composée ici de quatre trémies pour les aliments volumineux et de deux pour les aliments liquides (avec un mélangeur interne). Des silos sont présents pour les aliments secs. Tous ces éléments sont alignés et conçus pour déverser leur produit directement dans le bol de 3 m³ du Triomatic. Le mélange s’effectue ensuite à l’aide de ses deux vis verticales. Lorsque le bol est chargé, il remonte pour être au plus près des rails, proche du plafond. Il se dirige ensuite vers le couloir d’alimentation où il doit distribuer, puis redescend afin de poser la partie à roulette située dessous. Cette dernière dose la hauteur de la machine et repousse les refus, pour conserver des couloirs propres.

Une prise en main facile
L’utilisation de la machine se fait via une interface, « plus simple qu’un smartphone ». Il est possible d’insérer autant de rations et d’aliments qu'il est nécessaire. Dans le cas de la ferme de la Distillerie, onze rations différentes sont enregistrées et une dizaine d’aliments sont utilisés. L’ensemble de ces paramètres peut être changé directement depuis le Triomatic, ou sur internet. Pour cela, pas besoin d’application, un lien unique et un mot de passe sont prévus pour chaque machine.
« Nous pouvons augmenter ou réduire le volume d’une ration, en fonction de ce qui reste sur la table d’alimentation. Si elle est vraiment vide, nous pouvons également changer l’ordre des rations pour que les vaches aient à manger plus rapidement », poursuit Quentin. La distribution est aussi paramétrable et notamment l’ouverture de la porte. De cette manière, les 350 bovins sont alimentés de manière uniforme.