L’anthracnose se manifeste par des torsions de tiges, accompagnées d’un chancre orangé (voir photo), ou des taches sur les gousses. La contamination a lieu en culture ou par la semence (contamination primaire). « On l’observe plutôt en lupin d’hiver, plus soumis à l’humidité, qui favorise le développement du champignon, indique Agathe Penant, de Terres Inovia. Néanmoins, elle touche aussi le lupin de printemps, en bio notamment. »

Davantage d’humidité

La maladie apparaît en général à partir de la floraison, qui a commencé début avril pour les parcelles de lupin d’hiver les plus précoces. « Les températures froides peuvent avoir limité son émergence, mais elle risque de se diffuser rapidement dans les parcelles si les conditions lui sont favorables (temps doux et humide) », prévient Agathe Penant.

La densité de semis, comprise entre 25 et 30 grains au mètre carré, est le premier levier de lutte contre la maladie. « Une surdensité maintient l’humidité dans le couvert. La fréquence de retour doit également être suffisante. »

Solutions fongicides

Des solutions fongicides existent. À base d’azoxystrobine, elles permettent de maîtriser le champignon si l’intervention a lieu au bon moment. « Le Wakil XL en traitement de semences contre les contaminations primaires a perdu son homologation, rappelle l’ingénieure. Des dérogations sont en cours de demande. Terres Inovia travaille aussi, depuis cette année, avec des partenaires sur des solutions physiques – températures, UV, micro-ondes – plus durables et utilisables en bio. »

Justine Papin