Dépose automatique défaillante, compteur à lait imprécis… Et si le problème venait d’un mauvais nettoyage de l’installation de traite ? « Des dépôts de gras ou encore de calcaire peuvent affecter le bon fonctionnement de la machine à traire », confirme Jean-Louis Poulet, spécialiste de la traite à l’Institut de l’élevage.

Parfois très localisées, les traces de nettoyage défectueux favorisent également le développement de germes indésirables dans le lait. Des repères simples permettent pourtant d’assurer un nettoyage efficace de la machine à traire.

1 Analyser l’eau

Selon Jean-Louis Poulet, « disposer d’une eau potable ne suffit pas. Une analyse est nécessaire pour connaître précisément sa composition chimique. » La dureté de l’eau, c’est-à-dire sa teneur en ions calcium ainsi qu’en magnésium, est le principal paramètre à considérer, afin de choisir le bon produit de nettoyage.

Mais d’autres éléments chimiques sont à surveiller. « D’une part, une eau trop riche en fer et en manganèse, comme dans certaines zones de la région ouest de la France, peut altérer l’efficacité du nettoyage. D’autre part, la présence de certaines bactéries (pseudomonas, coliformes) favorise l’apparition d’un biofilm dans le circuit », précise Jean-Louis Poulet.

2 Choisir le bon produit

Le nettoyage regroupe deux notions. La détergence, qui consiste à décoller les souillures organiques (matières grasses, lactose…), est assurée par une solution alcaline. Le détartrage, qui vise à éliminer les dépôts de calcaire, est réalisé à l’aide d’une solution acide. « Dans le cas d’une eau dure supérieure à 30 TH*, il est conseillé d’alterner les solutions acides et alcalines tous les jours, pour limiter les dépôts de tartre, estime Jean-Louis Poulet. Avec une eau douce inférieure à 10 TH, deux lavages hebdomadaires à l’acide suffiront. » Pour lui, l’utilisation d’un produit désinfectant n’est qu’une option (lire l’encadré ci-dessous).

3 Régler la température

La température de l’eau doit être suffisante pour maintenir les matières grasses en suspension jusqu’en fin de lavage. « En bovins et caprins, il convient de viser 35 °C en fin de cycle, indique le spécialiste. Pour les ovins, dont le lait est plus riche en matières grasses, la température de l’eau doit atteindre au moins 50 °C en fin de lavage. La taille du chauffe-eau doit donc être adaptée ».

* Titre hydrotimétrique : indicateur de la minéralisation de l’eau.