Yannick Jacq est producteur de lait et de porcs en EARL avec sa mère, à Saint-Thégonnec. L’atelier laitier compte cent cinquante vaches prim’holsteins et leur suite. « Notre exploitation est basée sur le pâturage avec 35 ares accessibles par vache, décrit l’éleveur. Le silo de maïs est fermé trois à quatre mois dans l’année. Le niveau moyen de production s’établit à 7 000 kg par laitière et par an, pour 400 kg de concentrés utilisés et un coût alimentaire situé entre 40 et 50 €/1 000 l. »

En raison de son système très pâturant avec la présence de zones humides, l’exploitant a réalisé, cet hiver, des tests douve pour déterminer le statut de son troupeau. La douve est un parasite majeur de la vache laitière au pâturage. Il infeste le foie et il est susceptible de détériorer les performances des animaux atteints, avec un impact sur leur santé et leur productivité.

Il est très rare que les abattoirs informent en cas de douve du foie. Avec l’évolution de la réglementation, la mise en œuvre des traitements parasitaires est plus complexe compte tenu des délais d’attente sur le lait, passés de 0 à 4,5 jours dans certains cas.

Les nouvelles technologies permettent de détecter, par le lait, les vaches infestées. Après plusieurs essais en élevages, BCEL Ouest a mis au point un protocole sur la base de deux analyses de lait de tank à un mois d’intervalle (coût total de 20 €), lors de l’entrée des animaux à l’étable.Selon les résultats obtenus (positif, négatif ou douteux), la réalisation d’examens sur des échantillons individuels semblables au contrôle de performance (5,50 € par analyse) peut être préconisée dans un second temps.

De 10 à 20 % de vaches touchées

À l’EARL Jacq, les tests ont été effectués en décembre et en janvier. Le bilan de la première analyse de lait s’est avéré douteux, tout comme le second. « Selon la grille d’interprétation, nous pensons à un niveau d’infestation modéré, avec de 10 à 20 % des vaches touchées, explique Julien Tréguer, conseiller BCEL Ouest. Dans ce cas, nous préconisons de faire des contrôles individuels pour identifier les femelles atteintes. Au-delà de 30 %, ils sont déconseillés compte tenu de leurs coûts. Il est alors préférable de mettre en place un protocole de soins avec le vétérinaire pour traiter l’ensemble des vaches laitières. »

« Les tests ont permis de me rassurer sur le statut de mon troupeau », souligne Yannick Jacq. Ce dernier va réaliser des analyses individuelles pour cibler le traitement antiparasitaire de certains animaux, « notamment les génisses qui ne démarrent pas en production ».

En attendant, l’éleveur a déjà identifié les zones à risque sur son exploitation, afin d’y raisonner l’accès des animaux. « Ce sont des pâtures exploitables, mais dans lesquelles nous avons des îlots de zone humide. Nous allons installer des clôtures pour en limiter l’accès. »

Isabelle Lejas