Début 2018, près de cent éleveurs ovins et bovins de Midi-Pyrénées et Nouvelle-Aquitaine ont suivi une session de formations Vivea sur l’immunité des animaux. Ils venaient chercher des solutions alternatives pour soigner leurs bêtes sans recourir aux médicaments classiques, notamment aux antibiotiques, que l’on retrouve ensuite dans le fumier, les champs et les nappes phréatiques. La méthode, proposée par le vétérinaire Gilles Grosmond, repose d’abord sur le bien-être des animaux en termes d’alimentation, d’accès à l’eau, de couchage, de régulation thermique, de luminosité…
Flore microbienne
Ensuite, l’analyse de poils ou de laine d’une dizaine de bêtes du troupeau permet de détecter les carences en oligo-éléments et en vitamines pouvant affecter leur immunité. « Cela permet d’avoir une approche précise de ce qu’elles ont assimilé durant les deux derniers mois, et de prescrire si besoin une complémentation en vitamines et oligo-éléments en lien avec ces carences, explique-t-il. En parallèle, on travaille sur la construction d’une flore microbienne équilibrée chez les nouveau-nés, les adultes et dans les bâtiments. Ces méthodes de substitution ne peuvent cependant pas tout, il faut parfois passer par la médecine conventionnelle. »
Éleveur de 95 vaches laitières à Francon (Haute-Garonne), Sébastien Albouy a suivi la formation. Il cherchait une solution contre les diarrhées de ses petites génisses, dues à une mauvaise digestion. Après avoir créé une nurserie, il a entrepris, avec sa salariée Patricia Pabon, d’administrer aux veaux, tous les matins durant 60 jours, du kéfir mélangé à leur lait. « Il s’agit de bonnes bactéries qui contribuent à améliorer leur santé, note-t-il. Mes génisses ont moins de diarrhées. Je perds moins de temps à les soigner et j’y vais avec le sourire ! C’est une solution simple, peu astreignante et économique, qui coûte environ 8 € par tête. Je complémente avec de l’huile de foie de morue une fois par semaine. S’il fait chaud, je passe les génisses à la tondeuse, pour leur confort. »
Aux Eglisottes, en Gironde, c’est à un problème de cellules qu’était confronté David Singer, éleveur de 150 prim’holsteins. « Je travaille pour une laiterie qui nous pénalise si le taux est supérieur à 250 000, détaille-t-il. C’est rarement le cas, mais lorsqu’il fait chaud, il peut monter. J’ai administré une cure de sept jours d’algues marines, de plantes et d’oligo-éléments à mes vaches, et le taux de cellules s’est stabilisé à 130 000, contre 180 000 auparavant. Si cela tient sur la durée, le traitement, qui revient à 700 € pour 150 bêtes, vaut vraiment la peine ! »